Mettre du soya dans son assiette aiderait les femmes ménopausées actives à regagner un poids santé. Bon pour leur tour de taille, ce régime serait aussi bon pour leur coeur.

«La ménopause change le corps des femmes. Elles prennent du poids autour de la taille, ce qui est néfaste pour leur coeur», explique Isabelle Dionne du Centre de recherche sur le vieillissement de l'Institut de gériatrie de Sherbrooke.

La ménopause recèle de nombreux mystères pour les scientifiques, dont l'universalité de cette sénescence reproductive quelques soit les habitudes de vie ou l'espérance de vie. Les femmes subissent de nombreux symptômes diminuant leur qualité de vie : bouffées de chaleur, irritabilité, insomnie, l'accumulation de la graisse abdominale, etc.

Depuis longtemps les chercheurs étudient les phytoestrogènes - des molécules d'origine végétale qui agiraient à la manière de l'oestrogène habituellement produit par le corps humain - afin d'offrir une alternative à la controversée hormonothérapie générant de nombreux effets secondaires.

Soya et exercice

L'étude menée par Isabelle Dionne montre que la consommation d'isoflavones de soya (tofu, lait de soya, etc.) jumelée à de l'exercice aurait des incidences positives sur l'embonpoint des femmes ménopausées.

La moitié des participantes de cette étude, soumise pendant six mois à un exercice régulier et à une diète comprenant des aliments riches en isoflavones, aurait considérablement réduit leur embonpoint comparativement à celles s'étant tenues en forme, mais n'ayant absorbé qu'un placebo.

« Cette combinaison d'isoflavones de soya et d'exercice vise directement la graisse abdominale particulièrement néfaste pour le coeur », explique la chercheuse. De plus, elles agiraient sur l'hormone SHBG (Sex-Hormone Binding Globuline) liée à l'incidence des maladies cardiovasculaires.

Si les maladies cardiovasculaires des femmes de plus de 50 ans font moins les manchettes que le cancer, elles seraient toutefois deux fois plus à risque d'y succomber que les hommes de même âge.

Pourtant bien que les femmes d'origine asiatique consomment du soya en abondance, il y aurait qu'un faible pourcentage de femmes - moins de 25 % avancent certains scientifiques - capables de le synthétiser pour remplacer les hormones naturelles.

Un mystère à résoudre lors de la prochaine étude clinique sur les bienfaits des isoflavones de soya que mènera l'équipe d'Isabelle Dionne.