Fin de soirée, fiston se met à hurler subitement dans sa chambre. Vous tentez de l'apaiser, mais il se débat. Il a l'air terrorisé et ne semble pas vous voir. Au bout de quelques minutes qui paraissent des heures, il finit par se calmer de lui-même. Le lendemain, il n'a aucun souvenir de l'incident. Que s'est-il passé?

Votre enfant vient tout simplement de vivre un épisode de terreur nocturne. Un tel événement est beaucoup plus éprouvant pour les parents que pour le bambin. Malgré les apparences, le petit dort profondément. C'est la raison pour laquelle il ne se souvient de rien. La terreur nocturne survient une à deux heures près l'endormissement, car c'est le moment où le sommeil est le plus profond, signale Évelyne Martello, infirmière et auteure du livre Enfin, je dors et mes parents aussi. À ne pas confondre, donc, avec les cauchemars, qui réveillent l'enfant et se produisent plutôt en fin de nuit.

Les épisodes de terreur nocturne touchent principalement les enfants âgés de 2 à 6 ans, note Brigitte Langevin, conférencière et auteure de plusieurs livres sur le sommeil. Ils sont plus fréquents chez les garçons que chez les filles.

QUE FAIRE?

Contrairement à une croyance populaire, il n'est pas dangereux de réveiller un bambin pendant un épisode de terreur nocturne. «Ce n'est toutefois pas recommandé parce qu'il peut être angoissant pour l'enfant de se réveiller dans cet état sans comprendre pourquoi», explique Brigitte Langevin. Sans compter que l'on dérange son sommeil inutilement.

Les deux spécialistes recommandent de parler tendrement au petit pour le calmer. Même s'il dort, la douceur des paroles parviendra à son cerveau et contribuera à l'apaiser. On devrait aussi s'assurer qu'il ne puisse pas se blesser en se frappant sur un meuble, par exemple. Il est inutile d'en discuter avec lui le lendemain, car cela pourrait l'effrayer. Dans le même ordre d'idées, les parents doivent éviter d'avoir l'air alarmés si jamais l'enfant se réveille. On peut simplement le rassurer et l'inviter à se rendormir.

POUR PRÉVENIR

La principale cause des terreurs nocturnes est le manque de sommeil. Souvent, elles surviennent lorsqu'on élimine la sieste d'un petit qui en a encore besoin. La première chose à faire pour les prévenir est donc de s'assurer que l'enfant dort suffisamment.

Un stress important, comme la séparation des parents par exemple, peut aussi être un déclencheur. «C'est aussi un phénomène fréquent chez les enfants adoptés», ajoute Brigitte Langevin. Si l'épisode se reproduit tous les soirs à la même heure, Évelyne Martello suggère de réveiller l'enfant 30 minutes avant, et ce, pendant quelques jours. La tactique aide parfois à faire passer les terreurs nocturnes. Adopter une bonne routine avant le dodo peut également être bénéfique.

Saviez-vous que...

Environ 3 % des enfants vivent des épisodes de terreurs nocturnes, selon Évelyne Martello, infirmière et auteure du livre Enfin, je dors et mes parents aussi. On remarque également que les enfants dont les parents en ont eu sont plus susceptibles d'en vivre.