Plusieurs psychologues croient que la croissance du quotient intellectuel (QI) d'une génération à l'autre s'explique, dans les pays riches, par l'amélioration de l'alimentation. Mais cette croyance a de plus en plus de plomb dans l'aile.

L'un des principaux promoteurs de cette théorie, le Néo-Zélandais James Flynn, vient de publier une étude qui établit qu'en Grande-Bretagne, depuis 1945, la croissance du QI a été plus élevée chez les enfants de familles riches, alors que ce sont les familles pauvres qui ont connu pendant cette période la plus grande amélioration nutritionnelle. Plus étrange encore, dans ce même pays, alors que le QI des enfants s'améliore, celui des adolescents stagne ou régresse d'une génération à l'autre. D'accord, les parents d'ados n'en seront pas étonnés, mais ça ne semble pas logique...

 La bouffe qui fait grandir

Et pendant que les variations du QI d'une génération à l'autre suscitent des interrogations, les variations de la taille étonnent. Des épidémiologistes irlandais viennent de confirmer que dans leur pays -comme, apparemment, dans le reste du monde occidental- les garçons de 14 ans sont passés d'une moyenne de 1 mètre 46 en 1948 à une moyenne de 1 mètre 69 en 2002. Une croissance spectaculaire, sans doute imputable à une meilleure alimentation, mais marquée, en parallèle, par une expansion tout aussi spectaculaire du tour de taille : de 37 kilos en 1948 à 61 kilos en 2002. Les filles ont grossi aussi, à peu près dans la même proportion: de 40 kilos en 1948 à 59 kilos en 2002. Mauvaise nouvelle : la crise économique ne mettra pas nécessairement un frein à cette épidémie d'obésité, compte tenu du faible coût de la malbouffe.