Les enfants qui ont un surplus de poids et dont les parents ont le même problème se voient moins gros qu'ils ne le sont en réalité. 

Trois universités québécoises se sont unies le temps de réaliser une recherche auprès d'enfants et d'adolescents de 9, 13, et 16 ans. Ils ont analysé l'indice de masse corporelle de 3665 jeunes, ayant en main aussi ceux de leurs parents. Chaque enfant devait identifier sa silhouette d'après un tableau comparatif, allant de maigre à obèse. Ceux qui avaient un poids normal s'identifiaient généralement au bon personnage. Mais pour les jeunes ayant un surplus de poids, les choses étaient plus compliquées.

Les chercheurs ont constaté, sans équivoque, qu'une partie de ces enfants avait une mauvaise perception de leur silhouette. Et qu'il s'agissait de ceux dont les parents étaient enrobés ou carrément obèses ou de ceux dont les copains d'école étaient aussi trop gros. Ceux-là se voyaient plus minces qu'ils ne le sont en réalité.

Pourquoi? «Quand des enfants grandissent entourés de gens plus gros, ils considèrent que c'est la norme», explique l'auteure principale de l'étude, Katerina Maximova, étudiante au doctorat au département d'épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l'Université McGill. Les universités de Montréal et Concordia sont les deux autres institutions participantes.

Les chercheurs ont aussi noté que plus les enfants sont jeunes, plus leurs perceptions sont faussées. «Ce qui est normal, parce que petits, ils n'ont que leur famille comme point de référence, dit Mme Maximova. Alors qu'en vieillissant, ils élargissent leurs cercles.»

Selon la chercheuse, il y a une importante leçon à tirer de cette étude pour les groupes de lutte contre l'obésité: on peut faire tous les efforts pour sensibiliser les petits au problème, si ceux qui ont un surplus de poids ne se sentent pas concernés, ce sera un coup d'épée dans l'eau.