L'automne a beau s'être montré généreux, il faut s'y résoudre: l'automne, avec son temps froid et humide, a désormais pris ses aises. Malgré tout, nous aurions tout intérêt à continuer de bouger à l'extérieur. Où trouver la motivation? Voici quelques occasions de sortir pour faire un pied de nez à novembre.

À l'extérieur et motivésIl n'est que 18 h et, pourtant, il fait déjà nuit noire. Les participants au cours de musculation «TRX extérieur» offert par Sports Montréal, au Centre Claude-Robillard, arrivent les uns après les autres, emmitouflés. «Tu vas voir, on va vite avoir chaud!», assure une participante, enthousiaste.

Pendant une heure, le groupe effectue des mouvements en s'accrochant à des sangles fixées à une grande structure métallique. L'activité permet aux participants de développer leur musculature en n'utilisant que leur propre poids. «C'est une activité très physique, mais quand on m'a dit qu'on ferait ça dehors jusqu'en décembre, je me suis dit: "Hein? Sérieux?"», raconte Dominic Chaput, l'entraîneur responsable du groupe.

Le soir où nous sommes passés, le mercure dépassait à peine le point de congélation. Par contre, 10 minutes après le début de la séance, les participants descendent la fermeture éclair de leur manteau d'automne. «S'entraîner dehors, ça fait toute la différence, lance Paule Lecavalier entre deux séries d'exercices. Je suis aussi ce cours à l'intérieur, mais j'aime mieux profiter de tout l'oxygène qu'on a dehors. Je travaille toute la journée dans un bureau et le soir, j'ai besoin de sortir.»

À ses côtés, Pierre-Luc Décarie acquiesce: «On pense qu'il va faire froid, mais d'un exercice à l'autre, il faut même enlever des couches. Ça fait du bien!» Bien que l'offre de sports à l'extérieur s'amenuise à l'automne, la direction de Sports Montréal, tout comme celle de quelques autres centres sportifs, tient à garder des activités à l'extérieur même en novembre. «On a une clientèle qui veut vraiment rester dehors, beau temps, mauvais temps. On doit penser à elle aussi», explique Barbara Poinsaut, directrice des communications pour Sports Montréal.

Plus motivés

Le grand air est-il si attrayant que certains sportifs n'arrivent plus à s'en passer? Même lorsqu'il fait froid et qu'on ne peut même pas jouer dans la neige? Absolument, croit Marianne Lacharité-Lemieux, conseillère en saines habitudes de vie chez Québec en forme.

Pour compléter sa maîtrise en sciences de l'activité physique, en 2014, Mme Lacharité-Lemieux a d'ailleurs tenté de démontrer que l'activité physique à l'extérieur procure des bienfaits particuliers aux adeptes. L'étude n'a été menée qu'auprès de 23 femmes, mais les résultats tendent à démontrer que l'entraînement à l'extérieur favorise l'assiduité, mais aussi la baisse de la tension artérielle et le bien-être psychologique.

Ainsi, sur les 23 participantes ménopausées participant à l'étude, la moitié a suivi un programme d'entraînement à l'intérieur trois fois par semaine, pendant trois mois. L'autre moitié suivait exactement les mêmes cours, mais dans un parc bordé par la rivière Magog.

La chercheuse a notamment constaté que le groupe qui s'entraînait à l'intérieur travaillait de façon plus intense et s'intéressait davantage aux effets physiologiques du sport. Pour leur part, les participantes à l'extérieur bougeaient de façon plus modérée, mais elles rapportaient ceci d'intéressant: elles ressentaient davantage de bienfaits psychologiques, et elles adhéraient avec plus d'enthousiasme au programme d'activité physique. «Ces femmes participaient au programme pour le bien-être qu'elles éprouvaient. Les tests physiologiques ne les intéressaient plus vraiment au bout de trois mois. Elles avaient développé un autre genre de motivation. Elles avaient pris goût à cette habitude-là», explique Mme Lacharité-Lemieux.

Les recherches à ce sujet mériteraient d'être approfondies, souligne la spécialiste en activité physique, mais elle estime que l'effet relaxant de l'entraînement à l'extérieur pourrait expliquer que les sportifs qui bougent dehors ont tendance à être plus motivés.

«Ce qui sort de plus en plus dans la littérature scientifique, c'est que lorsque les gens s'entraînent à l'extérieur, et particulièrement dans un contexte où il y a de la verdure, la dimension affective est plus importante. Et l'assiduité à l'exercice est très liée à l'émotif. Si l'émotion est positive, on va vouloir reproduire ce comportement.»

Et si on retrouve à l'extérieur un groupe de sportifs avec qui l'on partage de bons moments, toutes les conditions sont réunies pour avoir envie de sortir même lorsque le temps est maussade. «Le fait de courir avec un groupe, ça fait que certaines personnes se présentent une semaine de plus, puis une autre... et finalement, rendues au printemps, elles se disent "hey, j'ai continué!"», raconte Geneviève La Fontaine, coureuse responsable des sorties de groupe du dimanche matin pour la Boutique Courir de Montréal.

Bien habillés

«Novembre veut aussi dire pluie, et pluie froide aussi, mais en général, un bon nombre de coureurs décident de se lever quand même», ajoute cependant Geneviève La Fontaine. Le secret d'une sortie réussie : plusieurs couches de vêtements que l'on peut retirer si l'exercice physique devient plus intense. Par temps plus froid, mieux vaut aussi opter pour une matière synthétique pour la couche collée directement sur le corps, afin d'éviter que l'humidité absorbée nous refroidisse si nous ralentissons la cadence. On prendra aussi soin de couvrir sa tête d'un bonnet léger afin d'éviter une trop grande perte de chaleur.

Malgré toutes ces précautions, il faut une bonne dose de courage pour mettre le nez dehors lorsqu'il fait quatre petits degrés Celsius et qu'il pleut. «Oui, mais il semble que le café après, on le mérite beaucoup plus! estime Mme La Fontaine. Avec notre groupe de course, on termine ça en prenant un café, un thé et une collation. C'est notre récompense.»

Des prétextes pour sortirLorsqu'il est question de sports à l'extérieur, novembre fait piètre figure, coincé entre les beaux jours d'octobre et les premières neiges. N'empêche, les occasions de sortir pour bouger ne manquent pas. En voici quelques-unes.

TRX: des muscles à réchauffer

Le mode d'entraînement développé par l'entreprise TRX gagne en popularité. Le concept: travailler ses muscles en utilisant son propre poids grâce à des sangles attachées à une structure ou au plafond. Jusqu'à la fin du mois, les lundis soir, une dizaine de personnes s'entraînent au clair de lune, derrière le Centre Claude-Robillard, à Montréal. Au moment d'écrire ce reportage, il restait quelques places pour ceux qui voudraient se joindre au groupe pour les deux derniers cours de la session.

Golf: une dernière ronde?

Lorsque le temps s'adoucit en décembre, le Club de golf international 2000 fait souvent parler de lui. Puisque la région de Saint-Bernard-de-Lacolle bénéficie d'un «micro-climat» et parce que la direction procède à l'entretien de ses verts avec une méthode qui lui est propre, ce club parvient à garder ses portes ouvertes plus longtemps que la plupart de ses concurrents. La date de fermeture varie d'une année à l'autre, mais tout indique que les mordus de golf pourront jouer au moins deux à trois semaines encore. En 2015, les golfeurs y ont même joué jusqu'au 27 décembre!

Équitation: au chaud sur sa monture

Si la randonnée à cheval attire de nombreux amoureux des animaux en été, elle a ses charmes à l'automne aussi. Le Domaine équestre 1101, près de Mont-Saint-Hilaire, organise des sorties de groupe les fins de semaine de novembre, lorsque la météo le permet. «Il ne faut pas qu'il y ait eu de la pluie les deux journées avant», explique Diane Authier, propriétaire. Il suffit d'ailleurs d'avoir fait l'essai de l'équitation pour constater qu'il s'agit d'une activité tout à fait sportive: «Ça travaille les abducteurs», confirme en riant Mme Authier, qui explique que sa clientèle apprend à diriger elle-même sa monture.

Arbraska: changement de décor

La grande popularité de ses parcours dans les arbres pendant l'été a amené l'entreprise Arbraska à ouvrir les portes de son parc de Rawdon au grand public jusqu'à la fin du mois de novembre, cette année. Les deux prochaines fins de semaine, il est donc encore possible de réserver un départ dans l'un des circuits aériens pour les aventuriers de tous les niveaux. Les enfants à partir de 3 ans peuvent aussi désormais dépenser leur énergie dans le Village Arbre-en-ciel, conçu spécifiquement pour eux.

Marcher et courir à l'air frais

L'attrait des sportifs amateurs pour la course à pied et la randonnée ne s'essouffle pas. Si certains rangent leurs chaussures à l'automne, ils sont de plus en plus nombreux à contrer l'effet de la grisaille par des sorties à l'extérieur. «Si on est bien habillés, peu importe le sport, une fois qu'on a mis un pied dehors, on ressent des effets positifs. Et plus il fait mauvais, plus on est fiers de l'avoir fait!», philosophe Geneviève La Fontaine, une coureuse qui pilote les sorties de groupe gratuites de la Boutique Courir de Montréal les dimanches matin.

Parcs: jeux pour les grands

Plusieurs municipalités l'ont compris: les adultes aussi aiment aller jouer au parc! À Montréal, mais aussi ailleurs au Québec, on voit apparaître des structures de musculation pour adultes, des pistes de course à pied et de grands terrains de basketball. Avant les premières neiges, il est toujours possible d'en profiter. Au Centre Claude-Robillard, Sports Montréal offre d'ailleurs un cours d'entraînement urbain les lundis soir pour encore deux semaines. Le groupe s'entraîne dans des structures ajoutées récemment à l'extérieur. Il reste des places pour ceux qui voudraient s'inscrire à une ou l'autre des séances.

Natation: au-dessous de zéro

Envie d'une escapade en plein coeur de Montréal? Les clients de l'Hôtel Bonaventure peuvent profiter d'une piscine extérieure chauffée et ouverte toute l'année. On y trouve un corridor de natation pour les sportifs qui veulent y faire des longueurs ainsi qu'un grand espace pour la baignade libre. Les Montréalais peuvent aussi s'abonner au gym de l'hôtel et ainsi avoir la possibilité de sauter eux aussi dans cette piscine - pour 549 $ pour six mois ou 799 $ pour l'année.

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