Après des mois d'entraînement, ils se sont présentés, lundi, au départ du marathon de Boston. Ils ont sué et souffert avec des milliers d'autres coureurs dans les rues de la métropole. Ces quatre coureurs ont-ils atteint leur objectif?

Jean-François Champoux

Âge : 46 ans

Objectif : Vivre un moment spécial en famille

Résultat : Marathon couru en 3 h 18 min

« Super content de mon marathon, a témoigné Jean-François Champoux lundi soir, après avoir couru à Boston. J'ai fini en 3 h 18 min, je me suis donc qualifié pour l'an prochain. De voir ma gang proche de l'arrivée, c'était quelque chose, a-t-il confié. Je me sens très privilégié de pouvoir vivre ça avec ma famille et les amis qui n'ont pas arrêté de m'encourager depuis une semaine. »

M. Champoux courait à la mémoire du parrain de son fils cadet, son vieil ami Louis, mort il y a quelques mois. « J'ai donné la médaille à son filleul, c'était émouvant pour moi, a indiqué le marathonien. J'étais de ceux qui pensaient que Louis allait passer pas mal de temps au purgatoire. Je pense qu'il en est sorti avec les ailes qu'il m'a prêtées aujourd'hui. »

PHOTO JULIE LONGPRÉ, FOURNIE PAR JEAN-FRANÇOIS CHAMPOUX

Jean-François Champoux a donné sa médaille du marathon de Boston à son fils Théo, filleul de son ami Louis, mort il y a quelques mois. «Mission accomplie», a-t-il dit. 

Karl Hébert

Âge : 50 ans

Objectif : 2 h 46 min

Résultat : Karl Hébert s'est blessé au gros orteil au 23e kilomètre. Il a terminé la course en 3 h 49 min

La course de Karl Hébert avait pourtant bien commencé. À mi-chemin, il avait un temps de 1 h 24 min, ce qui laissait présager un résultat à la hauteur de ses attentes. Tout allait bien... jusqu'au 23e kilomètre. « Un gars m'a coupé pour prendre une bouteille d'eau, a-t-il expliqué hier. Il m'a enfargé et mon pied droit a frappé carrément sur le pied de la table. » Karl Hébert a boité jusqu'à la tente médicale, six kilomètres plus loin, où il est resté 30 minutes, le temps qu'on « repousse » son ongle d'orteil, qu'on mette un pansement et qu'on applique de la glace. Il aurait pu s'arrêter là, mais c'est mal le connaître : « Je suis reparti pour 13 kilomètres. » Il est reparti de Boston ébranlé, certes, mais fier.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Karl Hébert, de retour à Montréal, pose fièrement avec sa médaille du marathon de Boston.

Anne-Michelle Robitaille

Âge : 46 ans

Objectif : Avoir une belle course et en profiter

Résultat : « Ç'a été ma plus belle course à vie », dit Anne-Michelle Robitaille, qui a terminé en 4 h 20 min

Anne-Michelle Robitaille voulait avant tout profiter de sa course. « Pour moi, l'objectif est plus qu'atteint », nous a-t-elle dit hier matin, encore portée par l'émotion. Anne-Michelle Robitaille avait laissé son iPod à la maison, une bonne chose, dit-elle : Anne-Michelle a pu profiter au maximum de l'ambiance « incroyable » qui régnait à Boston. « À Montréal, la foule nous porte quand on monte la côte Berri et qu'on tourne au parc La Fontaine. Là, c'était comme la côte Berri et le parc La Fontaine fois deux, pendant 42 kilomètres ! » Elle a laissé le temps de côté - « mon pire temps à vie ! » - et a profité de chaque instant, sans jamais se sentir découragée. « J'ai ramené du bonheur pour tout le monde. Je n'ai pas le droit d'être de mauvaise humeur pour les trois prochaines semaines ! »

PHOTO FOURNIE PAR ANNE-MICHELLE ROBITAILLE

Anne-Michelle Robitaille de retour chez elle, avec sa médaille du marathon de Boston.

Joëlle White

Âge : 28 ans

Objectif : Faire mieux que son temps de qualification de 3 h 12 min

Résultat : Marathon couru en 3 h 14 min

« Je suis partie vite et je n'ai pas réussi à finir aussi rapidement que j'ai commencé, a analysé Joëlle White au lendemain du marathon. Mes jambes étaient engourdies dans les derniers kilomètres. C'était difficile d'accélérer, même si je demandais à mes muscles de le faire. »

L'ambiance dans les rues de Boston l'a ravie. « C'était incroyable, a-t-elle dit. On avait l'impression d'être dans un concert rock pendant 42 kilomètres, la foule criait, il y avait des pancartes partout. C'est vraiment une belle expérience. »

La jeune femme (elle a fêté ses 28 ans samedi) était au boulot hier - elle est enseignante d'éducation physique dans une école primaire. « Je récupère très bien, a-t-elle indiqué. J'ai encore comme objectif d'abaisser mon temps vers 3 h. Souvent, les meilleures performances viennent à la mi-trentaine. On gagne en expérience et en endurance. Ce n'est pas mon dernier marathon, c'est sûr et certain. »

PHOTO FOURNIE PAR JOËLLE WHITE

Joëlle White a vécu une belle expérience en courant le marathon de Boston. «Il faisait très chaud, presque 25 degrés, et le soleil tapait», a-t-elle dit.