Appareils connectés, clubs de courses urbains, entraînements haute intensité,coaching médias sociaux... 2016 sera l'année du sport ! Revue des tendances les plus palpitantes de la nouvelle année.

Déjà bien entamée en 2015, une des grandes tendances 2016 concerne tous les appareils dits « connectés » et gadgets technologiques : les montres GPS, les pédales intelligentes qui enregistrent les performances à vélo, les ceintures qui calculent notre rythme cardiaque, les écouteurs au système de capteurs biométriques qui analysent notre style de course... En somme, n'importe quel appareil qui peut nous donner des rétroactions sur nos habitudes de vie.

Le pacte est celui-ci : quantifier nos efforts pour créer un réel outil de motivation et d'analyse. « Les gadgets permettent de vulgariser la science de l'entraînement. Cela donne des informations sur l'entraînement, mais de façon simple. On ne parle pas en unité de mesure, mais en termes de couleurs. Les données scientifiques qui étaient réservées aux gens du milieu sont vulgarisées pour permettre aux gens d'être plus autonomes », explique Charly Vivès, directeur de l'engagement au Club Midtown. Profitant de cette vague numérique, de plus en plus d'entreprises très fortes dans la technologie prendront une part de marché dans l'industrie du fitness.

Ludique et dynamique

Parce que le sport est un moment pour soi, mais aussi un réel investissement financier, les clients sont de plus en plus exigeants. Exit les salles de sports sans âme, place à l'expérience d'immersion globale. « L'avenir appartient à l'expérience client », dit Charly Vivès.

L'avenir ? Le virtuel, inévitablement. Par exemple, imaginer un studio où l'on fait un cours de rameur et qui recrée l'ambiance d'un lac. « Plus amusant, plus dynamique, plus ludique. Les gens n'aiment pas s'entraîner dans un gym. Il faut transcender l'expérience et en faire un jeu. Comme si nous étions à l'extérieur », précise Charly Vivès.

Cette tendance, très coûteuse pour les salles de sports, est déjà bien ancrée dans certains pays avant-gardistes tels que la Nouvelle-Zélande. À Montréal, la nouvelle salle MCycle Studio du Midtown Le Sanctuaire a été créée selon ce modèle d'ambiance virtuelle ultra dynamique. Au total, comptez 70 vélos, dont plusieurs Matrix IC7 (des vélos d'intérieur dernier cri) et des écrans offrant plus de 30 expériences préprogrammées.

En groupe

Partant du principe que le temps est le nouveau luxe, la tendance sportive est de le maximiser, en petit comité. Maîtres mots ? Intensité, rentabilité. Terminé, donc, les coachsprivés. Place aux petits groupes de six à huit personnes pour diminuer les coûts et augmenter la performance sportive. 

L'avantage du petit groupe ? La motivation, la responsabilisation et l'énergie collective, sachant qu'on ne peut pas se défiler. « Un groupe serré de huit personnes implique le volet social. Ça coûte moins cher que le privé, tu as la communauté et le côté personnel et privé », ajoute Charly Vivès. Des petits groupes, donc, dans lesquels on redouble d'intensité. 

Très popularisée avec le CrossFit, cette approche qui mise sur l'efficacité s'ouvre à plusieurs disciplines. Par exemple, des classes de groupe course à pied sur tapis roulant, des petits groupes de cardio vélo, des cours de piscine à travers un entraînement trois fois plus efficace pour sculpter et affiner la silhouette. Temps alloué ? De 30 à 45 minutes. « C'est court, ça va vite, les gens travaillent fort et rentabilisent leur temps au maximum », explique Charly Vivès. Au Québec, Chantal Héroux est l'une des premières à avoir ouvert un centre de Power Plate. La promesse ? Vingt-cinq minutes de Power Plate équivalent à une heure et demie en salle de gym.

Le retour du cardio

Si, auparavant, l'entraîneur construisait un programme de musculation avec un léger pourcentage de cardio, aujourd'hui, la science du coeur prend de plus en plus d'importance. Moins de « muscles » apparents, donc, et une meilleure santé cardiovasculaire. Voici le nouveau défi d'une génération qui prend de plus en plus conscience de sa santé. « On assiste à une réelle remise en avant du cardio, même dans les gyms. On le voit avec les cours de course à pied sur tapis roulant. Les gens ne sont pas des experts coureurs, mais ils veulent apprendre », explique Charly Vivès. 

L'avantage du cardio, c'est son côté plus accessible et moins technique. Comprenez : on ne peut pas se lancer dans la musculation sans notion de base, mais tout le monde peut courir ! Or, attention, si on veut de vrais résultats, c'est plus complexe qu'on ne le croit. « Ce n'est pas si simple. Il faut rentabiliser son temps. C'est une science. Il faut oublier l'intensité continue. Il faut varier la fréquence. Jouer entre les intervalles courts et plus longs pour avoir de l'énergie et garder une meilleure santé sans avoir passé des heures et des heures au club de sport », dit Charly Vivès.

La communauté

Dans ce désir de communauté, celui de tisser des liens, de créer des rendez-vous, de se lancer des défis aussi. Des équipes de course qui courent les unes contre les autres risquent de faire leur apparition, inspirées d'un concept qui cartonne dans les plus grandes villes du monde telles que Paris, Berlin, Vienne... Son nom : « Boost », un concept qui a été lancé par Adidas et qui porte le nom de la chaussure mythique de la marque. Le défi : 2 ou 3 courses de 5 à 20 km par semaine, tous niveaux, qui comprennent une combinaison entre de la course, des séries d'exercices ciblés et du stretching. Le pacte : créer une compétition entre quartiers étalée sur une année, et ce, animée sur les médias sociaux. Et pourquoi pas des défis entre des salles de sports, des studios de yoga ou des centres de ski ? Parce que le sport, c'est aussi un jeu d'équipe et de saine compétition !

Les événements

Parce que les gens investissent dans leur santé et recherchent aussi de l'évasion, les journées sportives et concepts actifs éphémères feront de plus en plus leur place sur le marché. On pense évidemment au Lolë White Tour, aux marathons de Paris, New York, Boston, ainsi qu'à des événements liés à une association ou une marque. À Montréal, la Fondation de l'Institut de cardiologie de Montréal a organisé en 2014 son Yoga pour le coeur. À Paris, le magazine Elle a organisé la Elle Run, une course mixte en duo sur 7 km, pour célébrer les 70 ans du magazine. L'avantage ? Rassembler des gens d'un même univers dans un autre contexte, celui du sport. L'occasion aussi de choisir des lieux inusités, rencontrer des gens et créer un réseau sportif.

Le défi médical

Dans cette prise en charge globale de la santé se trouve un trou noir: celui du suivi médical. Parce que la prévention est l'ultime secret d'une bonne santé, le défi de l'année 2016 est donc l'intégration du sport dans la prévention et la création d'une ouverture entre le sport et le médical. « Les gens sont de moins en moins en santé et font du sport par obligation, explique Charly Vivès. Le médecin dit au patient de faire du sport, mais il n'y a pas de suivi entre le médecin et le sport. Il faudra faire le pont entre les deux. Les gens ont besoin d'une prise en charge. D'un support global. Il n'y a pas de pont entre le médical et le client. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine. Nous sommes à l'état embryonnaire. Les clubs commencent à aller dans les entreprises, mais pas le médical. Il faut faire le lien entre la nutrition, le sport, la santé, le médical. C'est la priorité. »