Après des mois d'entaînement, les quatre coureurs sélectionnés par La Presse seront au départ du Marathon de Montréal dimanche. Sophie Allard les a rencontrés.

Nathalie

Le dernier mois a été très difficile. Je ne pensais plus pouvoir y arriver, je courais et j'étais complètement brûlée. Quand on a une mauvaise passe, c'est fou comme tout semble s'écrouler. Puis, l'euphorie revient peu à peu. J'ai participé à une course de 20 km et ça a bien été. On doit être confiant, ça va bien aller dimanche. 

Frédéric

J'ai hâte, ça va être ma première course. Je tenais à vivre mon baptême au marathon de Montréal.

Sophie

Moi aussi, ce sera ma première course.

Olivier

Je croise les doigts. Lors de ma dernière compétition, en août, j'ai couru fiévreux. J'ai frappé un mur au 15e km, j'avais de gros maux de ventre. Ça a miné mon moral. Des matins, je cours entre 20 et 30 km sans problème. Mais d'autres fois, je peine à faire 5 km. Est-ce que je serai dans une bonne journée ?

Fred

Je vais être stressé, je ne devrai pas me fier à ma fréquence cardiaque ! Je relevais le défi pour courir 5 km et être en forme, mais je me suis fait prendre au jeu du chrono, je veux courir le plus vite possible. Je me moque de ma position au classement, je cours contre moi-même pour voir mon amélioration.

Nathalie

T'as fondu à vue d'oeil.

Frédéric

J'ai perdu 149 livres depuis novembre dernier.

Sophie

Contrairement à toi, la pression du chrono m'a joué des tours. Je voulais simplement donner mon maximum, mais tout le monde a commencé à me parler de temps : « En combien veux-tu le faire ? « Je ne m'étais jamais questionnée là-dessus. Cette pression s'est ajoutée à celle de la rentrée scolaire et de l'entraînement intense. J'étais « over le pompon « ! Je n'avais plus de plaisir, il a fallu que je prenne mes distances. Le processus est plus important que la finalité. Je suis fière, je n'ai jamais sauté un entraînement depuis quatre mois. Et je peux vous dire qu'il a « mouillé « en maudit !

Nathalie

Moi, je suis accro à ma montre. Je regarde aussi le résultat des autres, je suis extrêmement compétitive. C'est ma personnalité. En course, je choisis des personnes devant moi et je me fixe comme objectif de les dépasser.

Olivier

Pour moi aussi, les autres coureurs exercent un effet d'entraînement. Les encouragements aident aussi à tenir le coup. L'an dernier, au 21,1 km, j'étais tellement brûlé que, pour me donner de la force, je me suis imaginé que tous les spectateurs en bordure du parcours étaient là spécialement pour moi.

(Nathalie entonne l'air célèbre du film Rocky. Tout le monde rit.)

Sophie

Ça fait drôle de voir que cette aventure prend fin. Je me suis beaucoup investie là-dedans, les gens nous en ont beaucoup parlé. Ce sera comme un petit deuil à vivre, mais ça fait tellement de bien que je ne m'arrêterai plus de courir.

Frédéric

C'est drôle, quand je sors courir chez moi, mes voisins sortent pour m'encourager. Ils me saluent quand je reviens. La motivation ne sera pas la même, mais je vais courir davantage en groupe. Je pense déjà à mes prochaines courses, question de me donner des objectifs.

Olivier

Ce serait bête de tout arrêter après dimanche. Je me sens tellement en forme et, même à mon âge, c'est facile de prendre de mauvaises habitudes de santé. Je vais courir moins souvent, mais je vais jouer au hockey, faire du vélo et de la natation.

Nathalie

La course à pied, ça devient un mode de vie.