Le nouvel entraînement Jukari Fit to Fly ajoute une touche ludique et créative à l'entraînement de groupe. Conçue spécialement pour les femmes par le Cirque du Soleil et Reebok, la mise en forme avec trapèze fait boule de neige. Le cours est donné dans une douzaine de villes partout dans le monde, de Hong Kong à Buenos Aires, en passant par Los Angeles et, bien sûr, Montréal.

En rêvant de m'envoyer en l'air comme les acrobates du Cirque du Soleil, j'ai fait l'essai d'une séance de Jukari Fit to Fly. Je suis vite retombée sur terre, au sens propre comme au figuré, avec des muscles endoloris, un orgueil un peu malmené et les mains en feu. Je ne serai jamais trapéziste. Mais Jukari Fit to Fly? C'est un premier pas!

 

En poussant la porte du studio de danse du Club sportif MAA, au centre-ville de Montréal, on a l'impression d'entrer dans la jungle. Des câbles, deux par deux, pendent du plafond et frôlent le sol telles des lianes. Me voilà Jane. Mais où est Tarzan? Ne perdons pas de temps à chercher. Le cours, conçu par le Cirque du Soleil et Reebok, attire surtout des femmes.

Nouveauté du moment, Jukari Fit to Fly est offert depuis ce printemps dans la région montréalaise: au MAA, au Club Mansfield de Brossard et au Gym du Plateau. Plusieurs cours affichent déjà complet. «C'est la grosse vague, on reçoit énormément d'appels. On ne fournit pas à la demande», dit Nathalie Lambert, porte-parole du MAA. Cinq cours seront ajoutés aux treize séances hebdomadaires déjà proposées.

«C'est une nouvelle façon de s'entraîner qui est là pour rester. C'est insolite, original, amusant et intense, avec la magie du cirque, ajoute Nathalie Lambert. C'est efficace, c'est une occasion de muscler le haut du corps, ce qu'on ne trouve pas dans les autres cours de groupe.»

Chaque participante - nous sommes une dizaine ce matin - installe une barre horizontale entre deux câbles, dans les anneaux appropriés. «Vis-à-vis votre buste», souligne Paulina, entraîneuse. «Prenez soin de toujours abaisser vos épaules, d'adopter les bonnes postures et de regarder vos voisins pour éviter les collisions.»

La musique démarre. Ciel, dans quoi me suis-je lancée? La séance d'échauffement, marquée par une marche avant et arrière, se déroule bien. On s'étire, toujours avec le trapèze en mains. L'intensité augmente et la couleur des visages commence à changer. «Ça va tout le monde?» Oui, crions-nous en choeur.

Quand on recule en marchant avec le trapèze, on doit faire un saut groupé. C'est le saut du chat. Le mouvement est censé être gracieux, si l'on se fie à Paulina. En me regardant dans la glace, j'ai plutôt en tête l'image d'un Garfield maladroit. Je souris. Les autres aussi. «C'est amusant, vous avez vu tous ces sourires?» me dit Danielle. À moins que ce ne soit des rictus induits par l'effort...

Les pieds devant au sol, on se suspend au trapèze. «Soulevez-vous et repliez les bras, comme si vous faisiez des pompes vers le plafond», explique Paulina. Même chose ensuite, la paume des mains vers le haut. Mes biceps et mes avant-bras crient à l'aide. Après, on fait le carrousel en suspension. J'arrive à écarter les jambes dans le vide en tournant... pendant quelques secondes. Mes mains sont en feu, mes bras manquent de jus. Même l'ancien hockeyeur Stéphane Quintal, vu en action lors d'un épisode de Star Académie, a eu du mal à faire l'exercice. Ouf, l'honneur est sauf!

«Dans les cours de groupe, nous sommes habitués d'utiliser des poids libres. Ici, on utilise notre propre poids, on travaille en force, en stabilité et en endurance. Chacun y va selon ses limites, ça peut être très intense», affirme Paulina. Si on n'est vraiment pas en forme, on devrait opter pour un cours privé, conseille-t-elle, pour éviter les blessures.

«La première fois, j'avais tellement mal aux mains, c'était à peine supportable, nous dit Alexandra, une participante. Après trois séances, ça se place. Demain, tu vas découvrir des muscles que tu ne connaissais pas.» Jusque dans les auriculaires, réalisera-t-on après coup.

En fin de séance, pas de répit: on fait la planche de côté, les pieds suspendus à 20 cm du sol dans des étriers fixés aux câbles. On fait aussi des pompes, genoux au sol, les mains dans ces étriers instables. Mes bras tremblent. Ceux de Paulina aussi. «Ça fait mal, mais on en vient à oublier qu'on s'entraîne. On redécouvre le plaisir de bouger», nous assure Chavonne, une des participantes.

Des chercheurs ont montré que, lorsque l'esprit est distrait, l'humain tolère mieux la douleur. Est-ce que cela s'appliquerait au trapèze? «Jukari» est le dérivé d'un mot sicilien qui signifie «jouer». Avec le Jukari Fit to Fly, on s'amuse et on souffre. Mais pas nécessairement dans cet ordre.

 

JUKARI FIT TO FLY EN BREF

Selon le dépliant, «le programme conjugue l'approche fluide et imaginative des mouvements des acrobates du Cirque du Soleil à l'expertise de Reebok en matière d'entraînement». Mis au point en huit mois, Jukari Fit to Fly est «une série d'exercices qui donnent la sensation de voler tout en étirant et en allongeant le corps par l'intermédiaire de routines de cardio, de force, d'équilibre et de renforcement du tronc». Un entraîneur qualifié anime des classes de 12 personnes.