Les enfants sont le principal obstacle à toute activité sportive régulière. Il n'y a qu'à regarder toutes ces grossesses paternelles entretenues avec soin.

Quand Alix est arrivée, c'est soudain devenu plus compliqué d'organiser des matchs de soccer ou de badminton et le gym semblait si loin. Quand elle a eu une soeur, Naomi, le divan épousait parfaitement mes formes de papa repu. La sédentarité dans toute sa splendeur.

«Quoi? J'ai deux enfants, un travail, j'ai pas le temps!»

Puis, il y a eu un déclic. On a chacun le sien. Moi, c'était l'orgueil.

J'ai choisi de courir. Une activité qui se case très bien... n'importe quand. Pendant la sieste, avant-après le travail, pendant l'heure du lunch, les matins de fin de semaine. Tous ces petits moments que même les plus occupés des papas arrivent à trouver.

Comme bien des gens, ma première course a été une horreur. La souffrance s'est petit à petit estompée, la routine s'est installée.

J'ai alors découvert un formidable moyen de décrocher, de prendre une pause, de bouger. La piqûre. De celles qui poussent à faire des marathons.

Je ne veux pas dégoûter mes enfants en les amenant à toutes les courses. Regarder passer 2000 personnes et voir papa pendant quelques secondes, ce n'est pas exactement la journée idéale pour de jeunes enfants.

Je les garde pour les moments où j'en ai le plus besoin. Voir des ballons et une affiche avec «Vas-y papa» est pas mal plus efficace que tous les EPO du monde. Dopé à la fierté d'être papa et de montrer, je l'espère, un bon exemple, les kilomètres semblent plus faciles.

Et puis, c'est bien les seules personnes à me demander si je vais gagner.

Alors oui, les enfants sont un frein à la pratique de certains sports. Mais ce n'est qu'une (mauvaise) excuse pour ne rien faire.

Ce n'est pas une question de poids ou d'apparence, mais avant tout de bien-être. Être un papa en santé, ça augmente drôlement les chances d'être un papa heureux.

Alors, bougez, courez! Faites-le pour vous, pour vos enfants et aussi... pour la maman.