Dès 1999, des chercheurs ont constaté que les souris âgées, mais entraînées, retrouvaient plus rapidement leur chemin dans un labyrinthe que les souris âgées tenues à l'écart de l'exercice. Une autre surprise attendait les chercheurs: le cerveau des souris «marathoniennes» contenait 50% plus de neurones que celui des souris non entraînées!

Les nouvelles cellules sont apparues dans l'hippocampe, une région du cerveau associée à la mémoire à court et long terme. On fera le même constat plus tard sur des chimpanzés.

Mémoire intacte, concentration à la hausse

Le cerveau humain profite aussi de l'effet stimulant de l'exercice. Une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, menée auprès de 34 hommes, indique que ces derniers ont amélioré, au terme d'un entraînement cardiovasculaire de six mois, de 11% en moyenne leurs résultats à des tests d'habiletés mentales.

Dans une autre étude à laquelle participaient quelque 6000 femmes de plus de 65 ans suivies pendant huit ans, les chercheurs ont constaté que celles physiquement actives affichaient, lors des tests d'habiletés mentales, une meilleure mémoire à court terme et une plus grande capacité à se concentrer que les sédentaires. Les auteurs de cette étude ont mis en évidence une relation «dose effet»: plus les femmes étaient actives physiquement, moins elles risquaient de présenter une détérioration de leurs fonctions cognitives à la fin du suivi.

On observe des résultats similaires chez les jeunes. Lorsqu'ils sont physiquement actifs, ceux-ci sont plus concentrés en classe et réussissent mieux en période d'examen. L'analyse des numérisations du cerveau des jeunes physiquement actifs montre une plus grande activité des neurones associés aux fonctions cognitives.

Plusieurs facteurs expliqueraient l'amélioration de ces fonctions tant chez les jeunes que chez les plus de 50 ans. Il y a d'abord comme je l'ai mentionné dans ma chronique précédente, une augmentation marquée de la circulation sanguine dans le cerveau à la suite d'un exercice aérobique. Si celui-ci se répète plusieurs fois par semaine, on peut dire que le cerveau est plutôt bien irrigué. Cet afflux de sang apporte son lot d'oxygène et d'éléments nutritifs dans le tissu cérébral, mais il pourrait favoriser aussi la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. C'est ce que les chercheurs ont constaté chez les chimpanzés après 20 semaines d'exercices aérobiques. L'injection d'une substance radioactive dans le sang des primates a permis cette découverte. À leur tour, l'apparition de ces circuits sanguins tout neufs apporte notamment dans le cerveau les facteurs de croissance, ce qui pourrait expliquer la formation de nouveaux neurones.

En somme, comme l'ont affirmé les chercheurs interviewés dans le cadre du dossier sur le cerveau et le vieillissement présenté récemment à l'émission Découvertes de Radio-Canada, on n'a pas trouvé mieux à ce jour que l'exercice et une alimentation équilibrée pour préserver la vitalité du cerveau, et ce, à tout âge.