Get Smarter in a Week. C'est le titre d'une émission diffusée en 2006, à heure de grande écoute, sur la chaîne BBC. Une centaine de volontaires se sont prêtés au jeu. Pendant une semaine, ils ont modifié leurs habitudes de vie selon un programme strict: prendre sa douche les yeux fermés, se brosser les dents de la main gauche, changer d'itinéraire pour se rendre au bureau, faire des puzzles, manger trois repas équilibrés par jour, bouger régulièrement et... bingo! Le résultat?
Le résultat? Une augmentation des capacités cérébrales jusqu'à 40%. «Il y a probablement un effet de stimulation à court terme. Remettez-les dans leur environnement et les effets disparaîtront aussitôt, précise Sylvie Belleville, de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Dans un contexte riche et stimulant, toute personne va faire mieux que si elle est isolée dans le fond d'une pièce sombre, c'est connu.»
Les joueurs, meilleurs chirurgiens
Vous êtes un as de la manette? Bonne nouvelle. À expérience égale, les chirurgiens qui jouent à des jeux vidéo sont 27% plus rapides que les non-joueurs lors d'interventions chirurgicales avancées. Ils font aussi 37% moins d'erreurs. C'est du moins ce qu'indique une étude de l'Iowa State University réalisée auprès de 33 chirurgiens et publiée dans Archives of Surgery en 2007. D'autre part, des chercheurs de la Fordham University de New York ont montré que les jeux vidéo contribuent à améliorer la résolution de problème et favorisent la pensée scientifique chez les enfants de 10 ans.
Nourrir son cerveau
Il n'existerait pas d'aliment miracle pour le cerveau. «Il faut manger sainement trois fois par jour», rappelle simplement Yves Joanette, directeur de la recherche à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Les vitamines C, E, B6 et B12 et les oméga-3 sont associés à la santé cognitive, mais les études sur le sujet se contredisent. On pense que la vitamine K, surtout présente dans les légumes verts, aurait un rôle important lié aux fonctions cérébrales. Guylaine Ferland, chercheuse en physiologie à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, a montré que les rats soumis à un régime pauvre en vitamine K pendant une longue période souffrent d'un déficit cognitif en âge avancé. D'autres part, on sait que la restriction calorique (-25à 60%) prolonge la durée de vie et aide à la préservation des facultés cognitives chez les animaux (jusqu'à 50%). Chez l'humain? Les effets seraient beaucoup moins marqués et probablement accompagnés de diverses complications, pensent des experts. Une étude est en cours sur des Américains qui suivent ce type de régime.
Matière grise et méditation
Les personnes qui méditent 40 minutes par jour auraient plus de matière grise que les autres. Des chercheurs du Massachusetts General Hospital ont découvert que les parties du cortex associées à la prise de décisions, à l'attention et à la mémoire occupent plus d'espace dans le cerveau des personnes qui pratiquent la méditation. Leurs résultats ont été publiés en 2005 dans NeuroReport. Plus les sujets sont âgés, plus la différence est marquée. Par ailleurs, dans le cadre d'une étude de l'Université du Kentucky, des étudiants qui venaient de méditer ont obtenu des résultats supérieurs de 10% lors de tests psychomoteurs que d'autres qui avaient regardé la télévision ou dormi. Des recherches sur les moines bouddhistes, qui méditent à longueur de journée, avaient déjà démontré un effet positif sur le cerveau.
J'ai lu Votre mémoire
Vous vous en doutiez, c'est aussi prouvé: les femmes s'orientent mieux avec des repères (à droite à la boulangerie), tandis que les hommes se souviennent mieux d'un itinéraire (à gauche dans 200 mètres). Saviez-vous aussi que l'on se souvient davantage des publicités que l'on ne saisit pas, que les otaries gardent longtemps en mémoire l'image de leurs proies, et que le stress, le surmenage et l'anxiété minent votre mémoire? Pour faire le point sur cet élément-clé de notre identité, la mémoire, Larousse propose un nouveau guide: Votre mémoire, la connaître, la tester l'améliorer. Au menu: le point sur les données médicales actuelles, en plus de 230 tests et exercices pour la travailler. Instructif, ludique et drôlement pratique.
Sous la direction du Dr Bernard Croisile, Votre mémoire, Larousse, 2008.
(Silvia Galipeau)