«Aujourd'hui je suis vivante et je vais être en forme.» L'Américaine Sherry Lebed était danseuse de ballet avant d'être frappée par un cancer du sein, en 1996.

Ce qui l'a sauvée, c'est l'exercice. Une thérapie par le mouvement et la danse qu'elle a conçue avec ses deux frères gynécologues au début des années 80 pour sa mère Rita, elle aussi une survivante du cancer. «Après sa mastectomie, ma mère était restée déprimée et incapable d'effectuer de simples mouvements comme celui d'agrafer son soutien-gorge», raconte Sherry Lebed en préface du livre : En pleine forme après un cancer du sein!. C'est alors que mes frères et moi avons décidé d'agir pour la sauver.»

Sherry Lebed a non seulement vaincu son cancer et celui de sa mère, mais elle a créé une méthode d'entraînement tout en douceur qui redonne aux femmes l'énergie, la force, la souplesse d'avant les traitements. Une série d'exercices basée sur les principes de la physiothérapie, des étirements et du plaisir. Médicalement, la méthode est reconnue un peu partout dans le monde. Et cet automne, le YWCA de Québec l'offre en primeur à sa clientèle à compter du 17 septembre.

Suzanne Poirier se dit emballée par la méthode Lebed. Il y a six mois, elle a suivi la formation et obtenu la certification qui lui donne le droit de l'enseigner. «La méthode Lebed, dit-elle en entrevue, je suis tombée là-dedans comme dans du chocolat parce que ça correspondait à mon cheminement personnel dans les thérapies douces (taï chi, massage, autodéfense, alimentation naturelle). Mais ce qui me plaisait surtout, c'est que le programme est construit pour les femmes qui se rétablissent d'un cancer et autres maladies graves.» L'objectif est de leur redonner toute la gamme des mouvements qu'elles faisaient avant, mais aussi de rétablir l'équilibre émotionnel. «Après une grande maladie, le corps a changé, souligne Mme Poirier. Il a besoin de redécouvrir ses forces, de gérer ses émotions. Et avec la méthode Lebed, on agit également sur le système lymphatique par des effleurements qui permettent de réduire le risque de lymphoedème et d'enflure causée par celui-ci.»

L'histoire de Johanne

La méthode Lebed, Johanne Mercier la connaît bien. Elle a été une des premières à l'essayer. Johanne Mercier a eu un cancer du sein et tout ce qui s'ensuit : opération, traitements de radiothérapie et de chimiothérapie. Elle est passée par toute la gamme des douleurs, des peurs, des remises en question. Puis un beau matin, au travail, ses doigts se mettent à chauffer et commencent à enfler. Elle consulte une infirmière qui lui recommande de prendre des comprimés pour réduire l'enflure. Rien n'y fait. Puis le diagnostic arrive. C'est un lymphoedème consécutif à son cancer du sein.

Grâce à la méthode Lebed et aux exercices qui permettent de faire circuler la lyme, Johanne Mercier a pu contrôler son lymphoedème. Mais l'essentiel, n'est pas là, affirme-t-elle. «Grâce à Sherry Lebed, j'ai réappris à respirer, à me donner du temps, à relaxer. Les exercices tout en douceur m'ont aidée à soulager mes raideurs aux muscles et aux os. En résumé, j'ai appris à respecter mon nouveau corps, ajoute-elle. Un nouveau corps qu'il faut réapprendre à aimer, à garder en santé. La méthode Lebed m'y a aidée parce qu'on s'aperçoit qu'on a une deuxième chance de continuer et de vivre en santé.»

Qu'est-ce que la méthode Lebed?

C'est un programme de mouvements et d'exercices thérapeutiques d'abord conçu pour contrer les effets secondaires de la chirurgie et des traitements du cancer du sein. Du nom de ses créateurs, la méthode Lebed aide à retrouver et à maintenir une meilleure mobilité, à soulager l'épaule ankylosée et à retrouver un équilibre physique et émotionnel. De plus, il peut réduire le risque de lymphoedème et l'enflure qu'il provoque.