Environ la moitié des cancers est liée aux habitudes de vie. Mais il existe de nombreuses différences selon les organes touchés par la maladie. Pour certains cancers, par exemple celui de la prostate, les grands sportifs ont même un risque légèrement plus élevé. À la mi-mai, deux études ont fait le point sur la question.

Plus de sport, moins de cancer

Diminution du risque de cancer chez les personnes faisant beaucoup d'exercice (90e percentile de la population), par rapport à ceux qui en font le moins (10e percentile)

Sein: -10 %

Poumon: -26 %

Prostate: + 5 %

Foie: -27 %

Rein: -23 %

Endomètre: -21 %

Leucémie: -20 %

Vessie: -13 %

Côlon: -16 %

Ovaires: pas de changements statistiquement significatifs

Cerveau: pas de changements statistiquement significatifs

Source: JAMA Internal Medicine

Et le tabac?

Les auteurs de l'étude sur l'activité physique et les différents types de cancers ont tenu compte de plusieurs facteurs confondants, par exemple l'utilisation d'hormones contraceptives ou d'hormonothérapie à la ménopause, ou encore le poids. Ils ont aussi vérifié si l'exercice changeait la donne pour les fumeurs. La différence la plus importante à ce chapitre concerne le cancer du poumon: il n'y avait pas de différence, chez les non-fumeurs, entre les grands sportifs et les grands sédentaires. En d'autres mots, l'exercice physique est particulièrement utile aux fumeurs pour se protéger contre le cancer.

30 % du risque de cancer s'explique par le tabagisme

5 % à 15 % du risque de cancer s'explique par l'obésité

3 % à 4 % du risque de cancer s'explique par l'abus d'alcool

Moins de 5 % du risque de cancer s'explique par la sédentarité

Sources: JAMA Oncology, Université Harvard

Vivre mieux pour éviter le cancer

Peut-on éviter le cancer avec un mode de vie sain? Certainement pour les cancers du poumon, de la bouche et du pharynx, selon la seconde étude, publiée par deux chercheurs de l'Université Harvard qui ont épluché les dossiers de 90 000 personnes. Et le risque diminue à peu près de moitié pour plusieurs autres cancers, dont celui du sein, si on ne fume pas, qu'on garde un poids santé, qu'on n'abuse pas de l'alcool et qu'on fait de l'exercice. Contrairement à la première étude de JAMA Internal Medicine, celle de Harvard n'a pas comparé les extrêmes, par exemple les très grands buveurs et les abstinents.

De mauvaises habitudes de vie entraînent plus de cancers 

Sein: Femmes: + 45 %, Hommes: n. d.

Poumon: Femmes: + 84 %, Hommes: + 90 %

Prostate: Femmes: n. d., Hommes: + 40 %

Foie: Femmes: + 50 %, Hommes: + 72 %

Rein: Femmes: + 44 %, Hommes: + 60 %

Endomètre: Femmes: + 53 %, Hommes: n. d.

Vessie: Femmes: + 30 %, Hommes: + 40 %

Côlon: Femmes: + 59 %, Hommes: + 52 %

Ovaires: Femmes: + 39 %, Hommes: n. d.

Légende: Augmentation du risque de cancer pour les personnes qui ont l'un des comportements suivants: plus de cinq années de tabagisme; indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5 ou supérieur à 27,5; consommation d'alcool dépassant un verre par jour pour les femmes et deux verres par jour pour les hommes; et moins de 2 h 30 min d'activité physique modérée (ou 1 h 15 min d'activité physique vigoureuse) par semaine.

Source: JAMA Oncology

Les différents moments de la vie

L'auteur principal de l'étude du JAMA Oncology, Mingyang Song, de Harvard, veut maintenant voir si le lien entre le mode de vie et le cancer est plus fort à certains moments de la vie. Une étude sur l'obésité à différents moments de la vie, qu'il a publiée cette année dans l'International Journal of Cancer, montre par exemple que l'obésité durant l'enfance diminue le risque de cancer du sein après la ménopause, mais que l'obésité juste avant la ménopause augmente ce risque.