Une nouvelle étude américaine semble démontrer que plus on brûle de calories, plus l'effet protecteur sur le cerveau est important.

L'exercice physique réduit le risque de démence, quel que soit le sport ou l'activité qu'on pratique, selon une nouvelle étude américaine. Il s'agit de la preuve la plus concluante à ce jour des effets bénéfiques de l'exercice sur la santé du cerveau.

« Depuis une quinzaine d'années, on insiste beaucoup sur les aspects du mode de vie qui peuvent diminuer le risque de démence », explique le docteur Cyrus Raji, radiologiste à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), l'auteur principal de l'étude publiée dans le Journal of Alzheimer's Disease. « Comme les études sur l'alimentation donnaient des résultats décevants, nous avons décidé de nous concentrer sur l'exercice physique. Dès 2010, nous avons montré que la marche garde le cerveau jeune. Nous en sommes maintenant à 15 types d'exercice différents et le constat est clair : c'est l'exercice en soi, et non ses aspects cognitifs comme la stratégie ou la difficulté technique, qui est bénéfique pour le cerveau. »

La Dre Sylvie Belleville, spécialiste du vieillissement du cerveau à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, confirme la validité de l'étude.

L'étude semble montrer que plus on brûle de calories, plus l'effet protecteur sur le cerveau est important, mais cela n'engendrait pas de différences entre des activités très physiques, comme le cyclisme ou l'aérobie, et d'autres plus calmes, comme le jardinage ou la gymnastique matinale. « On ne peut donc pas dire pour le moment qu'il est important de faire de l'exercice de manière vigoureuse pour réduire son risque de démence, observe le Dr Raji, qui est spécialiste de l'imagerie médicale du cerveau. On peut choisir des activités plus tranquilles, qu'on peut faire sans effort, si c'est ce qui nous procure du plaisir. »

Ses mesures ont porté sur la perte de volume de trois régions du cerveau associées à la mémoire et à l'apprentissage. Une perte de volume rapide est un facteur de risque pour la démence et la maladie d'Alzheimer. La cohorte suivie comportait 900 personnes ayant de 78 à 80 ans.

Quel est le mécanisme qui lie l'exercice physique et la santé du cerveau ? « On a vu chez des souris et chez l'humain que l'exercice physique génère des produits chimiques qui ont la capacité de stimuler les connexions entre les neurones et la création de nouveaux neurones », dit le Dr Raji.

Le radiologue californien veut maintenant étudier l'impact du sommeil sur le vieillissement du cerveau et le mécanisme par lequel les commotions cérébrales augmentent le risque d'alzheimer. « Nous devons aussi établir des régimes d'exercice physique pour les gens à risque de démence et des manières de suivre leurs progrès. »

Sources: Journal of Alzheimer's Disease, American Speech-Language-Hearing Association

Source: Journal of Alzheimer's Disease