De 35 à 67 bactéries différentes, dont certaines peuvent causer des maladies. Voilà ce que trois chercheurs ont trouvé en testant des cafetières à capsules (neuf Nespresso et une Krups), utilisées à la maison, dans des départements universitaires et en entreprise dans la région de Valence, en Espagne.

Les bactéries se développent d'abord dans le réservoir à capsules usagées - et dans le liquide qui s'accumule au fond du bac d'égouttage -, avant de coloniser le reste de la machine, selon les résultats de l'étude publiée dans Scientific Report, une revue du groupe Nature. Même si la caféine a des propriétés antibactériennes reconnues...

Faut-il s'inquiéter si notre belle-soeur nous sert un café issu d'une capsule ? « Non, répond Sylvain Moineau, professeur au département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique de l'Université Laval. Mais ces résultats sont un rappel qu'il est important de nettoyer régulièrement votre machine en suivant les directives recommandées par le fabricant. »

NETTOYER TOUS LES JOURS

Dans son guide d'utilisation de la cafetière Citiz, Nespresso conseille de « vider et nettoyer le réservoir d'eau, le réservoir à capsules et le socle collecteur ». Pas une fois de temps en temps, mais « au quotidien, après le dernier café ».

En raison de « la présence de types bactériens ayant des propriétés pathogènes » et du « rétablissement rapide des communautés après le rinçage du récipient à capsules », il est important d'utiliser un nettoyant bactéricide, selon les auteurs de la recherche. Restreignez « tout contact du lixiviat [note : liquide résiduel] de café avec d'autres parties de la machine pour éviter une contamination involontaire de la boisson », conseillent-ils également.

LA DÉCAFÉINATION GRÂCE À CES BACTÉRIES

Il n'y a pas que du négatif dans l'étude. « Les communautés microbiennes résistantes que nous décrivons ici peuvent représenter des pistes prometteuses pour l'élaboration de processus de décaféination biologique et pour la décontamination de la caféine dans l'environnement », font valoir les chercheurs.

« Effectivement, cela pourrait être une application, mais on peut facilement trouver ce genre de bactéries avec d'autres approches, nuance Christian Baron, professeur au département de biochimie de l'Université de Montréal. Je ne vois pas de valeur scientifique particulière dans cette étude, et certainement pas une raison de ne pas apprécier le café. »