La santé des adolescents est trop souvent négligée et mal prise en compte par les autorités sanitaires et médicales, alors que ces jeunes sont particulièrement vulnérables et qu'ils ont un accès limité aux services de santé, selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé).

«Les adolescents ne sont ni des adultes ni des enfants, c'est un groupe de la population qui a des besoins spécifiques, et qui présente des risques élevés», a affirmé mardi à Genève le Dr Anthony Costello, directeur du département de la santé de l'enfant et de l'adolescent à l'OMS, en présentant de nouvelles recommandations mondiales.

Les adolescents n'ont souvent pas d'argent, sont réticents à se rendre à l'hôpital ou à aller chez le médecin, ne veulent plus être traités comme des enfants, a observé le spécialiste. Environ 35% des causes de la morbidité mondiale démarrent à l'adolescence.

Si les maladies mentales étaient traitées dès l'adolescence, cela aurait des répercussions non négligeables sur leur traitement à l'âge adulte, a encore indiqué en substance l'OMS.

Les troubles mentaux comme l'anorexie, la boulimie, l'anxiété, l'obésité, une mauvaise alimentation, sont fréquents durant cette période la vie.

Les adolescents sont exposés au tabagisme, à l'alcoolisme et aux drogues.

Il n'y a plus de différences régionales dans l'état de santé des adolescents dans le monde, a encore relevé l'OMS. «Les jeunes en Afrique du Sud sont nombreux à vivre dans des centres urbains, et sont identiques à ceux vivant à Madrid ou Paris», a ainsi relevé le Dr Costello.

Selon le Dr Mariangela Simao, directeur de la prévention à l'ONUSIDA, environ 30 nouveaux cas d'infection au virus du sida ont lieu chaque heure chez des adolescents.

Les accidents de circulation sont la première cause de mortalité chez les adolescents dans le monde, devant le sida, le suicide, les infections respiratoires et la violence, selon l'OMS.

«Il y a des pays où les adolescents forment le cinquième de la population, mais la plupart des étudiants en médecine n'ont pas de formation spéciale pour traiter spécifiquement des besoins des adolescents. C'est inacceptable», a déclaré la Dre Valentina Baltag, experte en santé de l'adolescent à l'OMS.

Les nouvelles normes mondiales publiées par l'agence de l'ONU recommandent de faciliter l'accès des adolescents aux services de santé, de renforcer la formation et l'information pour ce groupe d'âge, de développer le conseil et le diagnostic au-delà des seuls conseils centrés sur la contraception.

Il faut traiter les adolescents comme des partenaires et leur garantir la confidentialité, a affirmé également la Dre Valentina Baltag.