Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à se faire soigner à l'étranger, à la recherche de meilleurs spécialistes ou las des délais d'attente pour une intervention au Canada, selon une étude publiée mardi.

Si en proportion le taux reste très modeste, ce sont plus de 52 000 patients canadiens qui ont choisi de combiner médecine et tourisme l'an dernier, soit 10 000 de plus qu'en 2013, selon les estimations du centre de réflexion libéral Fraser Institute.

«Ces chiffres ne sont pas insignifiants, ils mettent en évidence le nombre de Canadiens pour lesquels le besoin ou la demande de soins ne sont pas satisfaits» à domicile, selon Bacchus Barua, auteur de cette étude.

Le plus fréquemment, quand ils se déplacent à l'étranger, les Canadiens recherchent un diagnostic ou une intervention chirurgicale dans des domaines pointus comme l'urologie, la gynécologie ou la neurochirurgie. Ils sont également nombreux à rechercher l'expertise pour des traitements ophtalmologiques par exemple la réduction de la myopie.

«Certains patients sont parfois envoyés à l'étranger par les services de santé publique» en raison du manque de ressources humaines ou encore parce que «les équipements ou matériels nécessaires ne sont pas disponibles dans leur région».

Mais au-delà de l'expertise recherchée, l'étude pointe également «les longs délais d'attente» au Canada pour se faire soigner.

«En 2014, les malades pouvaient attendre en moyenne 9,8 semaines pour un traitement médical prescrit par un spécialiste», comme une intervention chirurgicale après le diagnostic, selon le Fraser Institute. C'est trois semaines de plus que le temps jugé «cliniquement raisonnable» par les médecins.

Face à des temps attentes aussi longues, les patients font le choix des soins à l'étranger pour éviter une aggravation de leur état de santé ou simplement pour reprendre au plus vite une vie normale.