La peau des enfants, particulièrement fragile, nécessite des soins plus doux que celle des adultes. À moins d'opter pour des produits conçus pour convenir à toute la famille.

Un enfant en pleine croissance n'a forcément ni l'épiderme ni le système immunitaire d'un adulte. Tout comme on adapte la quantité de viande que mange un enfant ou la dose de médicaments qu'il prend, il faut choisir des produits de soins adaptés à ses besoins. Ceux qu'on trouve sur le marché contiennent souvent trop de fragrances et d'ingrédients actifs pour les enfants, déjà fragilisés par la pollution (air, eau, nourriture...) contre laquelle leur organisme ne peut se protéger efficacement. Les adolescents sont tout aussi exposés, d'autant plus que, de nos jours, leur consommation de cosmétiques dépasse souvent celle de leurs parents ! L'idéal serait de bannir tous les composants soupçonnés de provoquer des désordres hormonaux. Encore faut-il les convaincre des risques : on est têtu, à cet âge-là !

ATTENTION, DANGER

Même si leurs effets sur la santé n'ont pas toujours été formellement prouvés, mieux vaut éviter le plus possible les antibactériens et agents conservateurs dans les soins que l'on destine aux enfants : parabènes, formaldéhyde, bronopol, parfums de synthèse, acide borique, DMDM hydantoin, BHA (hydroxyanisole butylé), triclosan, phtalates, musc, PEG (polyéthylène glycol), paraffine (pétrolatum ou paraffinum liquidum)... On limite aussi le talc pour bébé - les particules fines pourraient s'infiltrer dans ses petits poumons - et on réduit la quantité de dentifrice sur la brosse à dents à la taille d'un pois, ce qui fait qu'on en ingurgitera moins si on en avale par mégarde.

Mais pas question non plus de se lancer dans une chasse aux sorcières : « Beaucoup de mythes existent au sujet de la sécurité de nombreux ingrédients fréquemment utilisés dans les produits d'hygiène personnelle », commentent les experts de Johnson & Johnson, la société phare américaine qui chapeaute entre autres Neutrogena et Aveeno. « Les parents peuvent être sûrs que les produits pour enfants sont sûrs et efficaces s'ils ont été conçus dans le respect des normes canadiennes de qualité des ingrédients, tant qu'ils sont utilisés selon les recommandations données sur l'emballage ou la notice. »

Le problème, c'est que les soins doivent par ailleurs se conformer à l'INCI, la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques, et donc nommer leurs composantes selon leur appellation chimique officielle. « Certains ingrédients relativement simples semblent alors plus compliqués qu'ils ne le sont en réalité », ajoutent ces scientifiques. « Leur liste en devient souvent longue et confuse. Par exemple, une simple huile de noix de coco doit être indiquée sous le nom d'acide laurique ! » De quoi rendre les appellations si barbares qu'on se méfie parfois pour rien !

DES FORMULES ADAPTÉES

Pour se repérer, on fait alors confiance aux valeurs sûres : logo de l'Association canadienne de dermatologie ou des organismes de certification biologique, mentions « sans parabènes ni parfum » ou « pour peaux sensibles »... Préserver de la sorte ses enfants est une vraie nécessité, selon les spécialistes de Johnson & Johnson : « Des études récentes ont fait la lumière sur les différences entre la peau des adultes et celle des bébés. Cette dernière est plus active, en constant développement, ce qui la rend plus vulnérable aux irritants cellulaires, ainsi qu'aux variations de température et d'humidité. Il importe donc de la protéger contre les changements climatiques et les nettoyants trop détergents. Le lavant idéal enlèvera efficacement les impuretés, y compris les corps gras, mais respectera la barrière protectrice de la peau sensible des tout-petits en maintenant son pH équilibré. Sa formulation devra aussi demeurer assez douce pour éviter toute irritation. »

LA ROUTINE IDÉALE

Enfants et adolescents ont besoin de moins de produits que leurs aînés : un nettoyant (douche ou bain), un shampooing et un hydratant corps, sans oublier baume à lèvres et crème pour les mains en hiver, ainsi que l'indispensable écran solaire à FPS 50. Le tout ultradoux et le moins desséchant possible. Si les produits utilisés sont trop détersifs ou agressants, à l'instar de beaucoup de savons bas de gamme, cela pourrait provoquer des maladies de la peau (dermatite, rosacée, eczéma, acné, psoriasis...). Certaines marques sont reconnues pour la qualité et l'innocuité de leurs formules. On s'y fie en priorité quand on craint de se tromper.