La race pourrait influencer la survie des femmes diagnostiquées avec un cancer du sein, suggère une nouvelle étude qui détermine que les femmes noires sont plus à risque de mourir, même lorsque les tumeurs sont encore petites lorsqu'elles sont découvertes et théoriquement plus faciles à traiter.

L'étude, qui se fonde sur des données américaines, révèle que même lorsque le cancer du sein a été diagnostiqué au stade 1 chez les femmes noires, elles sont plus à risque de mourir que les femmes blanches ou japonaises.

Le travail a été effectué par des chercheurs du Women's College Hospital de Toronto et est publié dans le Journal of the American Medical Association.

L'auteur principal, le Dr Steven Narod, dit que bien que l'on savait qu'il y avait des différences de chances de survie entre les femmes noires et blanches, l'on a longtemps cru que cela était relié à l'accès à des soins de santé de qualité aux États-Unis. Avant l'entrée en vigueur de la loi américaine sur les soins abordables (Affordable Care Act), plus de femmes noires pourraient avoir été sans assurance de soins de santé.

Mais il soutient qu'après avoir fouillé dans une vaste banque de données américaines qui enregistre les cas de cancer par stade de diagnostic, de revenus, de race et d'ethnicité, lui et ses collègues ont conclu que cela n'était pas le cas.

«L'hypothèse voulant que nous allions éliminer les différences en termes de résultats de survie du cancer en éliminant les différences de soins de santé n'est pas si bien fondée que ça», a dit le Dr Narod.

«Il pourrait y avoir des différences biologiques intrinsèques qui sont responsables de certaines des différences dans les résultats, qui ne peuvent être éliminées».

Le chercheur croit que des résultats similaires seraient obtenus si pareille étude était faite au Canada, mais dit ne pouvoir en être sûr sans réellement faire le travail.

Dr Narod et ses collègues ont analysé les données de près de 375 000 femmes ayant un cancer envahissant, qui a été diagnostiqué entre 2004 et 2011.

Ils ont évalué le stade auquel le cancer était découvert. Car lorsqu'il est diagnostiqué tôt, certains types de cancer sont plus faciles à traiter et les chances de survie augmentent. Ce qui aurait dû éliminer les différences entre les chances de survie que l'on s'attendait à voir si les problèmes d'accès aux soins d'un groupe ethnique faisait en sorte que leurs cancers ont été découverts plus tard.

La recherche a démontré que les femmes noires étaient moins nombreuses que les Japonaises à recevoir un diagnostic de stade 1. Et que même si leur cancer était découvert à ce stade, les femmes noires étaient plus susceptibles d'en mourir. De plus, les cancers des femmes noires étaient plus nombreux à être déjà répandus au moment du diagnostic, même s'ils étaient petits.

Un éditorial qui accompagne l'étude suggère que l'écart du taux de survie sera comblé seulement si de grands groupes de femmes de différents groupes de minorités sont inclus dans les études visant à déterminer le fondement génétique de différents types de cancers du sein.

Le Dr Otis Brawley, le médecin en chef de l'American Cancer Society, a plutôt suggéré que les différences dans les chances de survie ne seraient pas liées à la race, mais à des facteurs socio-économiques. Il affirme que les filles qui sont nées dans des familles pauvres ont une mauvaise alimentation, sont plus susceptibles de gagner du poids alors qu'elles ont des enfants et d'avoir des menstruations jeunes, ce qui est lié à un risque accru de cancer du sein.