Une chimiothérapie combinée à une thérapie ciblée après une intervention chirurgicale peut réduire le risque de récurrence d'un certain type de cancer du sein, selon les résultats d'un essai clinique publiés mercredi.

Les femmes atteintes d'une tumeur cancéreuse du sein de petite taille, mais agressive (type HER-2 positif) ne bénéficiaient pas jusqu'à présent de traitement ciblant une protéine qui favorise la multiplication des cellules cancéreuses.

Ce traitement est habituellement appliqué aux malades dont la tumeur s'est déjà propagée, et qui sont traités seulement avec de la chimiothérapie intensive, produisant des effets secondaires substantiels.

«Les femmes avec une petite tumeur du sein de type HER-2 positive, sans signe de métastases ont un risque faible, mais non négligeable de voir le cancer réapparaître et se propager après une ablation suivie de chimiothérapie», explique le Dr Eric Winer, de l'Institut du cancer Dana-Farber à Boston (Massachusetts), principal auteur de cette étude publiée dans la revue médicale New England Journal of Medicine.

«Cet essai clinique démontre qu'une combinaison de chimiothérapie de faible intensité avec l'anticorps Herceptin (pour bloquer la multiplication des cellules cancéreuses, ndlr) est une approche de soin standard souhaitable pour ce groupe de femmes», ajoute-t-il.

Cet essai de phase 2 a porté sur 406 patientes ayant une tumeur cancéreuse du sein de type HER2-positif qui mesurait moins de trois centimètres.

Elles ont été traitées après l'ablation de leur cancer avec ce cocktail de chimiothérapie et de thérapie ciblée (Herceptin) pendant 12 semaines, suivies durant neuf mois d'herceptin seul.

Trois ans après la fin de ces traitements combinés, 98,7% des participantes étaient encore en vie et sans signe de cancer, indiquent les chercheurs.

Selon des études réalisées précédemment, le taux de survie sans récurrence de malades souffrant du même type cancer du sein sans métastase, traités avec seulement de la chimiothérapie, va de 77,1% à 86,4%.

De plus, les effets secondaires sont généralement plus bénins que ceux liés aux traitements traditionnels par chimiothérapie.

Genentech, une filiale du groupe pharmaceutique helvétique Roche, qui a développé l'Hercepin (trastuzumab), a contribué au financement de cette étude clinique.