Hommes et femmes, inégaux face à l'automédication? Selon une étude publiée mardi, dans de nombreux pays en Europe, les femmes sont plus nombreuses à abuser des médicaments soumis à prescription médicale.

Antidouleurs, tranquillisants, somnifères, antidépresseurs: dans cette étude du Conseil de l'Europe, les femmes sont classées dans une «catégorie à haut risque dans l'usage non médical de médicaments délivrés sur ordonnance».

Les chercheurs se sont intéressés à l'usage de médicaments soumis à prescription médicale par des personnes à qui le médicament n'avait pas été prescrit, ou en dehors de la période pour laquelle il avait été prescrit.

Ce rapport, qui n'a pas vocation d'exhaustivité, fait la synthèse des données disponibles dans 17 régions ou pays d'Europe et de la Méditerranée: Allemagne, Chypre, Égypte, France, Grèce, Irlande, Israël, Italie, Liban, Lituanie, Malte, Maroc, Pays-Bas, Pays de Galles, République tchèque, Serbie et Tunisie.

L'étude a permis de constater une «différence importante» selon le sexe en matière d'automédication, a indiqué la professeure Marilyn Clark de l'Université de Malte, coordinatrice du projet de recherche rédigé pour le Groupe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite de stupéfiants (Groupe Pompidou) du Conseil de l'Europe.

L'étude observe que la répétition de ces abus est «nettement plus élevée chez les femmes de tous les groupes d'âge».

En France, 15% des jeunes femmes, contre 8% des jeunes hommes, feraient un usage abusif des médicaments soumis à prescription, selon l'étude qui tire ses chiffres d'un rapport Baromètre Santé (2010).

En Lituanie près d'une jeune femme sur cinq (19%) ferait un usage abusif de ces médicaments contre 7% d'hommes, et aux Pays-Bas elles seraient 11% pour 6% d'hommes.

Certains pays comme l'Allemagne, l'Italie, la Serbie et le Maroc, où les abus concernent moins de 5% de la population, n'affichent aucun écart notable selon le genre.

En Allemagne et en Serbie, des surdoses fatales plus élevées chez les femmes ont été constatées dans la consommation de psychotropes.

L'étude pointe le fait que ces abus sont favorisés par la facilité d'acquérir ces médicaments, la source la plus courante étant le médecin, suivi de l'entourage.