... et les marathoniennes de Vénus. Pardonnez le cliché. Désolée. Trop facile. Mais cela semble pourtant bien vrai. Une étude, publiée le mois dernier dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercice, a analysé les résultats de pas moins de 91 929 coureurs (42% de femmes) de 42 marathons différents (tant des marathons connus tels Disney ou Chicago, que d'événements plus modestes).

C'est la première fois qu'on scrute ce phénomène à si grande échelle. Résultats? Hommes et femmes gèrent leurs courses de manière radicalement différente, les hommes ayant davantage tendance à partir en feu, pour ralentir significativement dans la deuxième moitié de leur course, alors que les femmes gardent sensiblement le même rythme tout au long des 42,2 km.

En moyenne, les hommes ralentissent de 16% à la deuxième moitié, tandis que les femmes seulement de 12%. Les chercheurs ont même noté que certains coureurs vont jusqu'à courir 30% moins vite en deuxième moitié de parcours: 14% des hommes, contre seulement 5% des femmes. Une des auteures de l'étude, Sandra Hunter, de l'Université Marquette au Milwaukee, croit que les raisons de ces différences sont à la fois physiologiques et psychologiques. Interviewée par le New York Times la semaine dernière, elle explique que «les hommes brûlent plus d'énergie que les femmes. Ils frappent aussi un mur avant elles». En prime: «Ils adoptent des stratégies plus risquées. Ils commencent plus vite, et espèrent ensuite être en mesure de tenir.»

Est-ce à dire que les femmes font de meilleures marathoniennes ? La chercheuse ne va toutefois pas jusque-là. Car si les hommes prennent plus de risques, les femmes sont peut-être à l'inverse un peu conservatrices. Mieux vaudrait un joyeux mélange des deux, conclut-elle.

- Silvia Galipeau, La Presse