Les enfants de parents bipolaires sont plus sujets aux problèmes psychosociaux, surtout aux comportements sexuels à risque, démontre une étude de l'Université Concordia.

Le trouble bipolaire compte parmi les dix affections les plus invalidantes dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé. La maladie se caractérise par des périodes d'euphorie extrême, une fuite des idées et une diminution du besoin de dormir, ainsi que par des phases de profonde tristesse et de désespoir.

Étant donné que le trouble bipolaire s'accompagne d'un risque accru de suicide, de toxicomanie, d'hypersexualité, de mésentente familiale et de comportement agressif, il affecte non seulement la personne qui en est atteinte, mais aussi la famille tout entière - en particulier les enfants, indique l'université par voie de communiqué.

Des recherches antérieures ont révélé que la progéniture de parents atteints du trouble bipolaire présente un risque plus élevé de développer une maladie psychiatrique. On ne s'était toutefois encore jamais intéressé aux répercussions psychosociales que subissent les enfants élevés par des parents bipolaires.

Mark Ellenbogen et Rami Nijjar ont suivi des enfants de parents bipolaires ainsi que d'autres, issus de familles où il y avait absence de trouble mental, et ce, à partir de 4 à 12 ans jusqu'au début de l'âge adulte.

Pour les deux sexes, la plus grande différence d'ensemble observée par les chercheurs concernait les comportements sexuels à risque, à savoir des relations sexuelles avant l'âge de 16 ans, des relations sexuelles non protégées et des avortements.

Le professeur Ellenbogen a expliqué que les comportements sexuels à risque se situent dans le spectre des comportements d'extériorisation généraux, comme la délinquance et l'agression.

«Ces parents ont besoin d'aide additionnelle pour organiser la vie familiale et éduquer les enfants ainsi que pour composer avec leur conjoint, les problèmes quotidiens et le stress, a-t-il dit. L'objectif ultime est de diminuer le niveau de stress dans la famille, ce qui, selon nous, aura pour effet d'atténuer les répercussions négatives chez les enfants.»

L'étude a été publiée dans la revue Journal of Affective Disorders