Les hommes ayant été circoncis après l'âge de 35 ans courraient 45% moins de risques d'être ultérieurement atteints du cancer de la prostate, comparativement aux hommes non circoncis, démontre une étude menée auprès de 2141 hommes de Montréal par des chercheurs de l'Université de Montréal et l'INRS - Institut Armand-Frappier.

La moitié des participants avaient reçu un diagnostic de cancer de la prostate entre 2005 et 2009, tandis que les autres ont été recrutés pour former le groupe témoin. Tous ont été questionnés sur leurs habitudes de vie et leurs antécédents médicaux, en plus d'être répartis selon l'âge auquel ils avaient été circoncis, le cas échéant.

Pour l'ensemble des participants, ceux qui étaient circoncis affichaient un risque 11% moins élevé d'avoir un cancer de la prostate en comparaison de ceux qui n'étaient pas circoncis, bien que sur le plan statistique cette proportion ne soit pas tout à fait significative.

Par contre, la circoncision chez les bébés dans leur première année de vie était associée à une réduction du risque de cancer de la prostate de l'ordre de 14%. De même, l'ablation du prépuce en bas âge s'avérerait la plus protectrice, à long terme, contre les formes plus agressives de ce cancer.

Selon les auteures de l'étude, la chercheuse Andrea Spence et ses directrices de recherche Marie-Élise Parent et Marie-Claude Rousseau, le cancer de la prostate est rare dans les populations de confession juive ou musulmane, au sein desquelles les hommes sont majoritairement circoncis.

Parmi les 178 Noirs ayant pris part à l'étude montréalaise - 78% étaient d'origine haïtienne -, le risque de cancer de la prostate était 1,4 fois plus élevé que parmi les Blancs. Chez l'ensemble des participants, la proportion d'hommes circoncis était de 30% chez les Noirs et de 40% chez les Blancs. Fait intéressant, l'effet protecteur de la circoncision était limité aux hommes noirs, chez qui l'on a observé une réduction de 60% du risque de cancer de la prostate, avec un effet statistique très significatif.

On ignore pour l'instant le mécanisme par lequel la circoncision protégerait les hommes du cancer de la prostate. Toutefois, plusieurs études ont démontré que cette opération mineure réduit le risque de souffrir d'une infection transmissible sexuellement. Ainsi, peut-être l'ablation du prépuce réduit-elle le risque d'infection pouvant être lié au cancer de la prostate.

Dans tous les cas, l'effet protecteur de la circoncision - et plus particulièrement celui observé dans la population noire - doit être corroboré par d'autres études, notamment en raison du nombre relativement peu élevé de Noirs parmi les participants.