Les adolescents qui ont fumé de la marijuana tous les jours pendant trois ans présentaient, des années plus tard, une structure cérébrale anormale relative à la mémoire de travail et offraient une performance médiocre lors de tests de mémoire, affirment des chercheurs de l'université américaine Northwestern.

Une mémoire de travail déficiente est associée à des problèmes académiques et de fonctionnement quotidien.

Les anomalies cérébrales et les problèmes de mémoire ont été observés chez les sujets deux ans après qu'ils aient cessé de fumer de la marijuana, ce qui pourrait indiquer qu'un usage chronique entraîne des problèmes à long terme. Les structures cérébrales associées à la mémoire ont semblé se rétrécir et imploser, ce qui pourrait témoigner d'un déclin de la quantité de neurones.

L'étude démontre aussi que les anomalies cérébrales sont associées à une mauvaise mémoire de travail et qu'elles ressemblent aux anomalies décelées chez des patients souffrant de schizophrénie. La mémoire de travail permet de récupérer et d'utiliser instantanément l'information nécessaire, et au besoin de la transférer vers la mémoire à long terme.

Plus les sujets étaient jeunes quand ils ont commencé à fumer de la marijuana, plus les anomalies cérébrales étaient prononcées. Les chercheurs croient que les régions du cerveau associées à la mémoire sont possiblement plus vulnérables aux effets à long terme de la drogue si les excès débutent tôt.

Les chercheurs souhaitent maintenant la tenue de nouvelles études pour préciser la nature exacte du lien entre l'utilisation de la marijuana et les changements décelés dans le cerveau.

Les conclusions de cette étude sont publiées dans la revue scientifique Schizophrenia Bulletin.