La santé mentale ne reçoit qu'une mince part des sommes disponibles pour la recherche médicale. Pourtant, une personne sur cinq au Québec risque d'être touchée par un trouble mental à un moment ou l'autre de sa vie.

L'institut universitaire Douglas a profité de la semaine de la maladie mentale pour lancer mercredi la plus importante campagne de financement en santé mentale au Québec, se fixant l'objectif d'amasser 20 millions de dollars.

Plusieurs cibles ont été mises de l'avant, dont les jeunes - puisqu'une majorité de maladies se manifestent avant l'âge de 24 ans -, la dépression et l'accès aux soins.

L'institut Douglas reçoit en moyenne 10 000 patients par année et compte environ 200 personnes hospitalisées.

De l'aveu de la présidente du conseil de la Fondation de l'Institut Douglas, Marie Giguère, la guérison n'est pas toujours possible, mais le rétablissement, lui, demeure l'objectif à atteindre.

Elle cite notamment les troubles de l'alimentation ou encore la schizophrénie, où les patients, même s'ils demeurent suivis, apprennent à retrouver la voie de la vie en société. Dans d'autres cas, la réintégration n'est pas envisageable.

«L'Alzheimer ne se traite pas. Il faut trouver des moyens de prévenir et pour ce faire, il faut des fonds pour mener des recherches», a indiqué Mme Giguère.

Des troubles en hausse

Dans son rapport publié en décembre 2012, le commissaire à la santé et au bien-être du Québec, Robert Salois, soutenait que les troubles mentaux seront la principale cause de morbidité dans le monde d'ici 2030. Ils sont d'ailleurs en progression au Québec, toujours selon le commissaire.

Même s'ils sont considérés comme «courants» ou «modérés», les troubles de l'humeur, la dépression et les troubles anxieux peuvent entraver sensiblement le fonctionnement d'une personne. Ils sont aussi la première cause des arrêts de travail pour des raisons de santé, tant au Canada qu'aux États-Unis.

La fin de l'adolescence correspond souvent à l'apparition des symptômes de maladies mentales affectant la fonctionnalité des personnes atteintes. La performance dans les études et au travail s'en trouve compromise.

À l'autre bout du spectre, chez les aînés, les troubles mentaux sont souvent sous-diagnostiqués, notamment parce que ces personnes sont aussi soumises au développement de troubles cognitifs liés au vieillissement, comme la maladie d'Alzheimer, conclut le rapport du commissaire.