L'incidence des problèmes de santé mentale chez 509 jeunes Britanniques a été réduite de 25 à 33% sur une période de 24 mois à la suite de deux séances de groupe de 90 minutes, selon une étude menée par Patricia Conrod de l'Université de Montréal et de son Centre de recherche du CHU Sainte-Justine affilié.

La docteure Conrod a rappelé que près d'un Américain sur quatre âgé de 8 à 15 ans a éprouvé un trouble de santé mentale au cours de la dernière année.

Dix-neuf écoles du Grand Londres ont participé à l'étude. Les risques des élèves de développer un problème de santé mentale ou de toxicomanie ont été évalués à l'aide d'une échelle de personnalité établie. Les chercheurs se sont concentrés sur l'impulsivité, le désespoir, la sensibilité à l'anxiété et la recherche de sensations fortes.

Durant les interventions, les jeunes ciblés discutent de scènes de vie réelles vécues par d'autres adolescents. Les membres des groupes partageaient leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements selon leur type de personnalité. En collaboration avec des intervenants scolaires, les jeunes apprenaient à identifier les facteurs déclencheurs de ces émotions et exploraient des façons de gérer ces problèmes.

Dans les deux années qui ont suivi les interventions, les élèves ont rempli un questionnaire tous les six mois qui a permis aux chercheurs de déterminer l'évolution des problèmes de dépression, d'anxiété, de comportement, des crises de panique et des pensées suicidaires.

Les effets ont été importants sur le plan clinique, avec une réduction de 21 à 26% des symptômes de dépression, d'anxiété et de problèmes de comportement au cours de l'essai. Les chances d'éprouver de graves problèmes de comportement chez les adolescents avec un niveau élevé sur l'échelle d'impulsivité ont été réduites de 36%. De même, chez les adolescents avec un niveau élevé sur l'échelle de sensibilité à l'anxiété, les chances d'éprouver de graves problèmes d'anxiété ont été réduites de 33%.

On a constaté une baisse semblable des symptômes de dépression grave chez les adolescents avec un niveau élevé sur l'échelle du désespoir comparativement aux jeunes avec le même problème, mais qui n'avaient subi aucune intervention.

Une étude similaire a été entreprise dans 32 écoles secondaires à Montréal pour évaluer davantage l'efficacité de ce type de programme. Les écoles qui souhaitent prendre part à cette étude peuvent visiter le site Web du projet: www.co-venture.ca .