Le risque de mourir d'un cancer du poumon a très fortement augmenté ces dernières décennies chez les femmes qui fument, selon une étude ayant porté sur plus de deux millions d'Américains, rendue publique mercredi.

Ainsi depuis une vingtaine d'années, les femmes fument comme les hommes: comme eux elles commencent dès l'adolescence et fument autant de cigarettes avec des risques similaires de mortalité.

Cette étude, publiée dans le New England Journal of Medicine daté du 24 janvier, a porté sur des fumeuses de plus de 55 ans au cours de trois décennies depuis 1960.

Dans les années 60, les femmes qui fumaient avaient un risque de décéder d'un cancer du poumon 2,7 fois plus élevé que celles qui n'avaient jamais touché à une cigarette.

Mais lors de la dernière décennie (2000-2010), ce risque était 25,7 fois plus grand que chez celles qui n'avaient jamais fumé.

Le risque de mourir d'une autre maladie pulmonaire chronique était dans les années 60 quatre fois plus grand chez les fumeuses que chez celles qui n'avaient jamais fumé. De 2000 à 2010 ce risque était 22,5 fois plus élevé.

Les fumeurs des deux sexes avaient durant les années 2000-2010 un accroissement relativement identique du risque de cancer du poumon, de maladies pulmonaires chroniques, de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, constatent ces chercheurs.

Cette recherche, dirigée par le Dr Michael Thun, membre honoraire de l'American Cancer Society, confirme aussi qu'arrêter de fumer quel que soit l'âge, réduit fortement le risque de mortalité résultant du tabagisme.

Le fait de fumer des cigarettes dites «légères», souvent le premier choix parmi les femmes, n'a pas empêché ces dernières d'avoir une forte augmentation du risque de mortalité par cancer du poumon ou résultant de maladies pulmonaires chroniques.

Une autre étude, également publiée mercredi dans le New England Journal of Medicine, montre que des personnes fumant durant toute leur existence perdent environ dix années de vie en moyenne comparativement à celles qui n'ont jamais fumé.

Cette recherche a été menée par le Dr Prabhat Jha de l'hôpital St. Michael de l'Université de Toronto.