Qui n'a jamais eu mal au dos au moins une fois ? Imprévisible, pénible et handicapant, le mal de dos touchera de 70% à 85% de la population au moins une fois au cours de sa vie, selon Statistique Canada.

Il peut être provoqué par un choc, une chute, un faux mouvement, un effort brusque, des gestes répétitifs, une mauvaise posture, un poids trop lourd, l'usure du corps, des maladies dégénératives et parfois, il survient de manière inexplicable. C'est pourquoi, pour le mal de dos le plus répandu, la fameuse lombalgie, aussi appelée «entorse lombaire» dans le langage courant, il est difficile d'obtenir un diagnostic très précis.

«Dans le cas des lombalgies aiguës, qui apparaissent subitement et durent de quelques jours à plusieurs semaines puis s'en vont, on ne connaît généralement pas la source précise de la douleur contrairement aux traumatismes, aux fractures ou aux tumeurs, explique le Dr Marc Filiatrault, physiatre et président de l'Association des physiatres du Québec. La douleur peut provenir d'une articulation, d'un ligament, d'un muscle étiré ou d'un disque. Mais quelle que soit l'origine du mal, on le traite de la même façon, avec des analgésiques, des anti-inflammatoires, du froid ou de la chaleur, en combinaison avec d'autres thérapies. L'important, pour se rétablir, est de continuer à bouger dans la mesure de ses capacités. La littérature scientifique démontre que de mettre les gens au repos strict, comme on faisait autrefois, n'est pas indiqué. Ceux qui restent immobiles récupèrent moins bien.»

Sédentarité

S'il est une chose faisant l'unanimité parmi la dizaine de spécialistes interrogés par La Presse, c'est que la sédentarité et le manque d'exercice sont les meilleurs amis du mal de dos.

«Les gens terminent leurs études, trouvent un emploi, cessent de faire du sport, s'assoient devant un ordinateur et ne bougent plus. C'est là que les problèmes apparaissent. Plus on reste actif longtemps et de façon continue et moins on a de chances de se retrouver avec un mal de dos », dit Stéphane Lamy, physiothérapeute.

Francis Gilbert, kinésiologue, consultant en réadaptation et président de la Fédération des kinésiologues du Québec, partage ce constat.

« La sédentarité est le facteur le plus fréquent des maux de dos. Le fait que l'on se blesse en faisant certains mouvements est souvent dû à un déconditionnement physique, parce que l'on n'est pas assez en forme. Chez une personne assise, les muscles fléchisseurs de la hanche se raccourcissent et les muscles dorsaux sont sollicités en extension par la position. Chez les gens qui se blessent facilement, la principale activité quotidienne est souvent le travail assis.»