La consommation de sel par les Français a diminué depuis 2003 mais pas suffisamment, selon un rapport diffusé vendredi par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

L'excès de consommation de sel est un facteur de risque reconnu pour l'hypertension artérielle et les malades cardio-vasculaires ainsi que pour certaines maladies dont le cancer de l'estomac, rappelle l'agence.

C'est pourquoi l'Anses a recommandé dès 2002 de diminuer la teneur en sel de certains aliments et de réduire de 20% en cinq ans la consommation en sel de la population générale pour arriver à un apport moyen de 7 à 8 grammes par jour.

L'Anses, en partenariat avec l'Institut national de la consommation (INC), a cherché à évaluer l'évolution des teneurs en sel des aliments qui contribuent le plus aux apports «sodés» de la population (pain, fromage, charcuteries...).

Cette étude, publiée vendredi, révèle «une diminution de l'apport en sel depuis 2003, et, notamment, depuis 2008, suite à la baisse des teneurs en sel de certains produits alimentaires».

Mais «cette diminution reste insuffisante pour atteindre les objectifs fixés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ou, au niveau national, par le PNNS (Programme national nutrition santé)», souligne l'Anses.

Face à un objectif de baisse de 20% des apports en sel par rapport au niveau de 2002, l'étude de la période 2003-2011 estime la baisse entre 4 et 10%.

«Aujourd'hui, même si la proportion de forts consommateurs de sel (consommant plus de 12 grammes par jour) a diminué, la consommation moyenne de sel en France reste, chez les adultes (...) de l'ordre de 10 grammes/jour chez les hommes et 8 grammes/jour chez les femmes au total» souligne l'Anses dans son avis.

«La dynamique actuelle de réduction des teneurs en sel par ces démarches volontaires apparaissant à elle seule insuffisante pour atteindre les objectifs de santé publique fixés», ajoute l'agence.

Jusqu'à présent les industriels étaient simplement incités à baisser la teneur en sel de leurs produits, mais sans obligation.

«Des actions complémentaires, le cas échéant réglementaires, devraient être menées afin d'augmenter à la fois le nombre de produits concernés (par les réductions de teneurs en sel, ndlr) et le niveau de réduction des teneurs en sel des aliments transformés», indique-t-elle.

L'association de consommateurs UFC-Que choisir s'est dite vendredi favorable à la mise en place «d'objectifs clairs, chiffrés et précis» à destination des professionnels pour réduire la teneur en sel des produits les plus concernés, comme la charcuterie, les fromages, le pain mais aussi les céréales du petit déjeuner qui contiennent du sel pour rehausser le goût.

«On voit que les engagements volontaires, cela ne marche pas. Les pouvoirs publics doivent prendre les choses en main en donnant des objectifs clairs, chiffrés et précis de réduction des taux de sel pour les filières les plus concernées» a déclaré à l'AFP, Olivier Andrault, chargé de mission alimentation et nutrition à UFC-Que choisir.

La première filière concernée, celle du pain, est principalement composée de petits professionnels et d'artisans et pourrait nécessiter «d'en passer par la loi pour définir un taux de sel maximum», juge-t-il.