La fin de l'heure avancée d'été pourrait être bien accueillie par la majorité des Canadiens heureux à l'idée de gagner une heure de sommeil, mais des spécialistes affirment que l'heure supplémentaire pourrait nuire aux insomniaques.

Selon Colleen Carney, directrice du laboratoire sur le sommeil et la dépression de l'université Ryerson, les gens qui souffrent d'insomnie pourraient voir leurs problèmes de sommeil empirer puisqu'ils disposeront d'une heure de plus pendant laquelle ils n'arriveront pas à dormir.

Au dire de Mme Carney, lorsqu'une personne passe plus de temps au lit, elle envoie à son corps le message qu'il a besoin de moins de sommeil. Selon la chercheuse, les insomniaques pourraient estimer qu'il s'agit d'une bonne nouvelle, mais ils n'en tireront aucun bénéfice.

Les levers de soleil plus précoces sont exactement ce dont l'insomniaque moyen n'a pas besoin lors d'une période de l'année qui comporte déjà sa part d'inconvénients, affirme Mme Carney, avant de préciser que de plus longues périodes de noirceur sont déjà connues comme ayant un effet dépressif sur une majorité d'individus.

Ceux qui ont des tendances insomniaques, argue-t-elle, sont encore plus susceptibles d'être déprimés et de subir d'autres problèmes saisonniers pendant les mois d'hiver. Ces problèmes peuvent exacerber leur incapacité à s'endormir et déclencher un cycle frustrant, ajoute la chercheuse.

Mme Carney suggère aux insomniaques d'adopter une approche différente envers le changement d'heure en n'ajustant leurs horloges qu'après leur réveil, dimanche, plutôt qu'en se couchant, samedi soir.

Statistique Canada affirme, en vertu de données publiées l'an dernier, que les Canadiens de 15 ans et plus ont dormi, en moyenne, 8 heures et 18 minutes par jour en 2010. Mme Carney estime cependant qu'au moins les deux tiers des citoyens n'atteignent pas leur cible quotidienne d'heures de sommeil.