Ce n'est pas d'hier que les poux embêtent leurs hôtes. Les plus anciens fossiles remontent à quelque 130 millions d'années. Ces minuscules insectes se sont formidablement bien adaptés au fil de l'évolution. Mais il a fallu bien du temps aux humains pour trouver une manière efficace de dompter (un peu) ces petites bestioles.

Au Moyen-Âge, tout le monde, du roi aux vagabonds, grouillait de vermine, rappelle Camille le Doze, historienne française s'intéressant aux rapports entre l'homme et ses parasites. À l'époque, il était fréquent de dormir dans un lit commun à l'auberge, par exemple, ce qui favorisait les infestations. La littérature, la poésie et les toiles de l'époque évoquent d'ailleurs de nombreuses scènes d'épouillage à la maison ou en public. «Cela faisait partie de la sociabilité. Il y avait énormément de tendresse dans ces scènes», note Mme le Doze.

 

C'est seulement entre les XVe et XVIe siècles que le pou a commencé à jeter l'opprobre sur son hôte. «Il y a eu une civilisation des moeurs et une volonté des puissants de se distinguer du reste de la population. Ainsi est née toute une littérature de bienséance dans laquelle on indique qu'il est infamant de chercher ses poux en public, explique Mme le Doze. Mais on trouve encore ces directives dans les codes de civilité du XVIIIe siècle. Si on continuait de le dire, c'est que les gens le faisaient quand même!» Si le fait d'avoir des poux est souvent mal vu encore aujourd'hui, c'est en raison de ces fameux codes, croit Mme le Doze.

Les «remèdes» contre les poux ne datent pas d'hier. Les livres du XVIe siècle proposaient déjà des recettes, parfois bien farfelues. Mais il faudra attendre l'invention des insecticides et des produits antipoux, particulièrement au XXe siècle, pour obtenir de bons résultats.

 

Photo fournie par Camille Le Doze

«Il y a eu une civilisation des moeurs et une volonté des puissants de se distinguer du reste de la population. Ainsi est née toute une littérature de bienséance dans laquelle on indique qu'il est infamant de chercher ses poux en public», explique Mme le Doze.