Il existe un lien entre l'anatomie du cerveau, son activité et un comportement altruiste, selon les conclusions d'une étude menée par des chercheurs de l'université de Zurich annoncées mercredi.

Plus une personne dispose de matière grise, située dans le système nerveux central, moins elle aura tendance à se comporter de manière égoïste, révèle l'étude.

Afin de parvenir à ces résultats, les chercheurs ont invité plusieurs cobayes à partager un montant d'argent entre eux et un autre joueur anonyme. Les participants avaient la possibilité de se priver volontairement d'une certaine part du montant qui leur revenait en faveur d'une autre personne. Selon l'équipe de recherche, il s'agit là d'un comportement altruiste, car on aide quelqu'un d'autre à ses propres dépens.

Les résultats ont montré une grosse différence parmi les participants. Certains n'étaient pratiquement jamais prêts à faire don d'une partie de leur argent à une tierce personne, tandis que d'autres ont fait preuve d'un altruisme plus prononcé.

De précédentes recherches ont déjà démontré qu'une zone particulière du cerveau, la substance grise, située entre le pariétal et le lobe temporal, est associée aux capacités d'empathie et de compréhension de l'autre. Les chercheurs ont donc cherché à savoir si cette région du cerveau est également liée à un comportement altruiste.

Selon Yosuke Morishima, post-doctorant à l'Institut d'économie politique de l'université de Zurich, les personnes se comportant de manière altruiste ont plus de matière grise dans leur cerveau que les autres.

Ces résultats sont jugés très intéressants par le directeur de l'institut, Ernst Fehr. «Il ne faut toutefois pas en déduire que les comportements altruistes sont uniquement dictés par la biologie», précise-t-il. Pour lui, la quantité de matière grise est également influencée par des processus sociaux. Les résultats de l'étude posent donc la question de savoir si un entraînement adapté ou certaines normes sociales peuvent avoir un effet sur un comportement altruiste.