De nouvelles études montrent que trop d'effort peut avoir un impact négatif sur la santé des sportifs amateurs. Mais quel est le seuil à ne pas dépasser?

Le magazine Runner's World a récemment demandé aux deux chercheurs qui avaient signé l'étude de préciser ce qu'ils entendaient par «entraînement d'endurance excessif». S'agit-il d'un entraînement au marathon? D'une balade en vélo de quatre heures, le week-end?

Le cardiologue Chip Lavie, vétéran des marathons (son record personnel est à 3h04), a été associé à deux études récentes qui ont fait grand bruit, relève Runner's World

Dans l'une de ces études, les chercheurs ont découvert un plus faible taux de mortalité chez les sportifs amateurs qui courent en moyenne 15 miles (24 km) par semaine, tandis que ceux qui couvrent de plus longues distances affichaient un taux de mortalité supérieur (inférieur toutefois à celui des personnes qui ne pratiquent aucune activité physique). 

Le seuil d'effort à ne pas dépasser dépend de plusieurs facteurs : «Il est difficile de le chiffrer», selon Chip Lavie. «Il y a énormément de variables si l'on prend en compte l'âge, l'aptitude, les niveaux d'activité physique, l'intensité, les antécédents médicaux, et même la génétique.»

Il poursuit : «On ne peut pas donner un unique seuil pour tout le monde, que ce soit 10 miles (16 km) par semaine, 15 (24 km), 20 (32 km) ou 25 (40 km). Courir un semi-marathon est plus difficile pour certains que courir un marathon entier pour d'autres. Le marathon, n'est pas si difficile si l'on s'entraîne bien en amont. De manière générale, un entraînement intensif de 3 ou 4 heures, voire 5 heures peut avoir des effets négatifs chez un certain nombre de personnes.»

«Les bienfaits de l'entraînement sont comparables à ceux d'un médicament puissant; si on avait une pilule miracle qui produisait les mêmes effets que l'activité physique, nous autres cardiologues mettrions vite la clé sous la porte»,  ajoute James O'Keefe, co-auteur d'une étude récente sur les problèmes de coeur qui surviennent parfois chez les adeptes de la course à pied sur de longues distances. «Toujours est-il que comme tout médicament puissant, il y a une dose idéale à ne pas dépasser afin qu'il fournisse tous ces bienfaits sans entraîner d'effets secondaires dangereux. On tend vers un «idéal» de 30 à 60 minutes d'activité physique intensive quotidienne,  selon les derniers chiffres provenant de nos études et d'autres travaux», conclut-t-il.