Dans la lutte contre la progression de l'obésité infantile, il n'y pas de petites victoires pour la Chine. La baisse du taux d'obésité chez les écoliers de Shanghai, une première depuis cinq ans, a fait beaucoup de bruit dans les médias locaux début juin.

Après avoir fait passer des examens de santé à 1,2 million d'élèves d'écoles primaires en 2011, les autorités locales ont découvert que le taux d'obésité était de 16,9%, ce qui représente une baisse de 0,6% en un an.

Toute baisse est bonne à prendre, mais l'obésité continue de faire des ravages dans le pays. Les autorités ont réagi en demandant aux parents de faire pratiquer une activité physique au moins une heure par jour à leurs enfants.

Les chiffres pour Pékin dressent un portrait encore moins reluisant: 25,6% des enfants de 12 ans et 17% des moins de cinq ans y sont obèses.

Quand on sait que les chiffres de l'OMS indiquent que le taux d'obésité en Chine est légèrement inférieur à 6%, il y a de quoi s'inquiéter.

Croissance continue du taux d'obésité chez les enfants chinois.

D'après une étude récente de l'université américaine Johns Hopkins, 20% des enfants chinois seraient actuellement en surpoids, et jusqu'à un garçon sur trois. Ces chiffres semblent contredire le taux de 2% annoncé par un ancien rapport de l'Université de Pékin, datant de 2004.

Les leaders politiques du pays n'osent pas accuser la croissance de l'économie:  avec la hausse du pouvoir d'achat qui l'accompagne, le consommateur chinois peut acheter davantage de nourriture, et il se tourne de plus en plus vers la restauration rapide tout en se sédentarisant.

Une étude récente publiée dans la Harvard Political Review n'hésite pas à appeler un chat un chat : «L'obésité infantile en Chine est le produit de tactiques prédatrices de la part des multinationales américaines de l'alimentation qui cherchent à capitaliser sur le marché chinois. Ces multinationales ont entraîné une croissance de la consommation en Chine et multiplient les publicités ciblant les enfants en ignorant les critiques des scientifiques».