La bronchite chronique obstructive (BPCO), dont souffrent 3,5 millions de personnes en France, reste insuffisamment dépistée, plus des deux tiers des malades touchés ignorant qu'ils en sont atteints, déplorent les spécialistes.

La maladie tue 3 millions de personnes par an dans le monde et inflige d'immenses souffrances à 210 millions de patients qui poursuivent souvent leur vie sous masque à oxygène, à bout de souffle, souligne un appel des pneumologues, diffusé à l'occasion de la 10e journée mondiale contre la BPCO, mercredi.

Ce bilan va s'alourdir, avertissent-ils, en dénonçant les méfaits du tabagisme, principal pourvoyeur de ce fléau, notamment chez les fumeuses.

Les femmes représentent déjà 40% des malades atteints de BPCO en France. Pour les aider à mieux appréhender leur santé pulmonaire, des rendez-vous, à l'initiative de femmes pneumologues, sont organisés à Paris, Bordeaux, Lyon et Lille les 19 et 26 novembre et en décembre (www.prenezletempsdesouffler.com).

Toux, essoufflement ou expectoration chronique doivent conduire à une mesure du souffle, en particulier chez les fumeurs, dès 40 ans, ainsi qu'en cas d'expositions aux substances toxiques dans l'environnement professionnel, rappelle le Comité contre les maladies respiratoires (CNMR).

«Non fumeur», «contaminé par des vapeurs acides», Alain Murez, président de la FFAAIR (fédération des insuffisants respiratoires) reste «attentif» à ce que ne soient pas négligées les BPCO d'origine toxique ou liées à la pollution.

Des actions de dépistage gratuites sont prévues mercredi dans une trentaine de villes en France, au sein d'hôpitaux et de lieux publics (voir à «actions régions» sur www.lesouffle.org).

La détection précoce permet de limiter les dégâts. Or, un tiers des BPCO est diagnostiqué aujourd'hui lors d'une hospitalisation due à une brusque aggravation de la maladie.

Les pneumologues exhortent par ailleurs les pouvoirs publics à favoriser la réhabilitation respiratoire et le réentraînement à l'exercice, dont l'efficacité est largement démontrée.

Mais seule une minorité de malades y a accès: ce programme de réhabilitation n'est toujours pas remboursé, malgré un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) d'avril 2007, dénonce l'association BPCO (www.bpco-asso.com).

Pour en savoir plus sur les exercices adaptés : www.bougeons-en-famille.com