Les femmes enceintes pour la première fois et malades du coeur ont un taux de mortalité 100 fois supérieur à la normale et un taux élevé de césariennes, un cas de figure qui devient plus fréquent, la première grossesse intervenant plus tardivement.

Devant le Congrès européen de cardiologie (jusqu'à mercredi à Villepinte, Seine-Saint-Denis, près de Paris), le Pr Michel Komajda, président de la Société européenne de Cardiologie (ESC), a présenté mardi le premier registre au monde consacré à la grossesse et aux maladies cardiovasculaires, dont les données ont commencé à être rassemblées en 2008.

«Les maladies cardiovasculaires préexistantes chez les femmes enceintes sont devenues la première cause de mortalité durant la grossesse en Europe», a-t-il souligné.

Plus âgées au moment de leur première grossesse, les femmes souffrent plus souvent aussi de maladies cardio-vasculaires, de diabète, d'hypertension et de surpoids.

Le professeur Jolien Roos-Hesselink, du centre médical Erasmus de Rotterdam, coprésidente du registre, a précisé que, parmi les 1300 femmes étudiées, de 28 pays, environ 60% (869) souffraient d'une maladie cardiaque congénitale, les autres souffrant principalement de valvulopathie (333), de cardiomyopathie (79) ou de cardiopathie ischémique (24).

Pendant leur grossesse, 338 de ces femmes (26%) ont été hospitalisées, dont 203 pour un problème cardiaque. 13 sont mortes (1%), soit 100 fois plus que dans la population normale des femmes enceintes (1 sur 10 000). Le taux de mort foetale a été de 4,5%, soit 10 fois plus que la normale. Dans environ 40% des cas, l'accouchement s'est déroulé par césarienne.

Il s'agit de données intermédiaires, selon le Pr Roos-Hesselink, et il faudra obtenir des données plus larges pour «déterminer les zones de danger pour la mère et l'enfant et les meilleures possibilités de traitement».