Si vous ressentez quelque jalousie pour la fiche de paie de votre supérieur, consolez-vous: une étude publiée jeudi démontre que les puissants achètent leur réussite au prix d'un stress au moins aussi important que celui des faibles qui luttent pour un morceau de pain.

C'est en tous cas les conclusions, toutes proportions gardées, d'une étude sur des babouins publiée dans la revue américaine Science.

Après une enquête de neuf ans sur des singes en liberté, ces scientifiques affirment que les mâles dominants, qui sont pourtant dotés de tous les avantages naturels pour accéder à la nourriture et aux femelles, sont au moins autant stressés que leurs semblables au bas de l'échelle.

À partir de prélèvements dans les excréments du taux de testostérone et de l'hormone du stress, la glucocorticoïde, les scientifiques ont conclu que les singes appartenant au groupe des dominés étaient moins tendus que leurs supérieurs.

«Les mâles dominants ont montré un taux plus élevé de l'hormone du stress que les mâles dominés, laissant imaginer qu'être en haut de l'échelle pouvait être bien plus pénible qu'on ne croyait», concluent les scientifiques de l'université américaine de Princeton.

Les dominants dépensent ainsi beaucoup d'énergie pour conserver leur rang et pour se reproduire avec le plus de femelles possible, tandis que les dominés font beaucoup d'efforts pour chercher de la nourriture.

Mais ces derniers reçoivent à peu près autant d'attention de la part des femelles et dépassent même «légèrement les attentes sur leur capacité de reproduction», expliquent les chercheurs.

Ainsi, conclut l'étude, il y a peut-être des avantages à ne pas viser trop haut.