Une étude américaine indique que les habitudes sociales, dans le cercle amical ou familial, peuvent avoir un effet sur l'obésité. Celle-ci pourrait donc être contagieuse socialement, à en croire la version internet de l'American Journal of Public Health de la semaine dernière.

Des chercheurs de l'université ASU (Arizona State University) se sont entretenus avec 101 femmes et 812 de leurs amis les plus proches et des membres de leurs familles, en explorant trois modèles différents de propagation de l'obésité et de l'évolution du poids.

L'équipe de chercheurs a essayé de déduire des causes possibles de la transmission de l'obésité en se demandant: est-ce que les femmes décident que leur "masse corporelle est acceptable" avec leurs amis et changent leur manière de se nourrir pour atteindre le poids idéal? Ressentent-elles une pression afin de se conformer à une certaine taille, malgré les attentes souvent différentes de leur famille? Ou se font-elles une idée de la meilleure morphologie en observant le corps de leurs amies, pour ensuite changer leurs habitudes alimentaires et sportives?

Les deux premières hypothèses n'ont pas été prouvées et la troisième a reçu un nombre limité d'arguments, mais la recherche suggère d'autres facteurs, par exemple le fait de manger et de faire du sport à plusieurs pourrait avoir un effet plus important sur la prise ou la perte de poids.

«Si nous arrivons à établir exactement pourquoi l'obésité se répand parmi les amis et les membres d'une même famille, cela pourra nous aider à savoir sur quel aspect se concentrer pour faire baisser les taux d'obésité», a expliqué l'auteur de l'étude Daniel J. Hruschka. «Est-il plus efficace de changer les conceptions de poids idéal des individus en espérant qu'ils changent leurs habitudes ou faut-il plutôt se concentrer directement sur des comportements sociaux pouvant contribuer à la prise ou à la perte de poids?»

Après avoir comparé les indices de masse corporelle des femmes, de leurs amis et des membres de leurs familles, les chercheurs ont confirmé des découvertes précédentes qui montraient que le risque d'obésité d'une femme augmentait si son entourage était obèse.

En 2007, une étude publiée dans The New England Journal of Medicine a mis en lumière que l'obésité et la minceur étaient contagieuses socialement et influençaient le poids de l'individu. Si une personne est obèse, les amis de celle-ci ont 50% de chances en plus de développer le même genre de problèmes de poids, avait conclu l'étude.