Certains cancers de l'ovaire très agressifs se formeraient dans les trompes de Fallope, selon une étude publiée lundi aux États-Unis qui paraît confirmer ce que soupçonnent depuis longtemps des cancérologues.

Ces travaux pourraient permettre de meilleurs diagnostic et traitement de ce cancer particulièrement insidieux puisqu'il ne présente pas de symptômes précoces, et qu'il est souvent avancé quand il est détecté.

Les trompes de Fallope sont deux conduits allant de chaque côté de l'utérus vers les deux ovaires respectifs.

«L'hypothèse des trompes de Fallope comme étant l'origine de certains cancers très agressifs de l'ovaire était surtout fondée jusqu'alors sur l'examen de ces trompes retirées chirurgicalement chez des femmes ayant des prédispositions génétiques au cancer ovarien», explique le Dr Ronny Drapkin de l'Institut du Cancer Dana-Farber à Boston, principal auteur de cette étude.

«Mais pour démontrer de façon convaincante que les cellules cancéreuses de l'ovaire peuvent provenir directement des trompes de Fallope adjacentes, il fallait reconstituer en laboratoire sur des animaux toutes les étapes du développement de la maladie et notre modèle de recherche apporte cette démonstration», affirme le chercheur.

«Ces recherches nous aideront à identifier différents types de cancers ovariens agressifs ainsi qu'à découvrir de possibles bio-marqueurs - des protéines dans le sang - signalant la présence de la tumeur», précise le Dr Drapkin.

Selon lui, «ce modèle de laboratoire devrait aussi un jour permettre de tester des thérapies potentielles pour évaluer leur efficacité selon les différents type de tumeurs de l'ovaire».

Cette communication paraît dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datée du 18-22 avril.

Aux États-Unis, le cancer de l'ovaire est le cinquième le plus mortel chez les femmes. Tous les ans, 14 000 femmes en meurent et 22 000 nouveaux cas sont diagnostiqués.

Dans le monde, 200 000 femmes sont diagnostiquées chaque année du cancer ovarien et 115 000 y succombent.