L'Organisation mondiale de la santé a déploré vendredi que trop peu de pays luttent contre les excès de consommation d'alcool, à l'origine de 2,5 millions de décès dans le monde.

«Les politiques doivent être plus largement appliquées si l'on veut sauver des vies et réduire les répercussions sur la santé de la consommation nocive d'alcool», a indiqué l'OMS dans un communiqué présentant le rapport.

Depuis 1999, date à laquelle l'OMS a commencé à rendre compte des politiques en la matière, au moins 34 pays ont adopté des règles officielles pour réduire l'usage nocif de l'alcool.

Les restrictions sur la commercialisation de l'alcool et sur l'alcool au volant sont de plus en plus nombreuses, se félicite l'OMS qui estime toutefois qu'«aucune tendance claire ne se dégage concernant la plupart des mesures de prévention».

Beaucoup de pays n'ont mis en place que des programmes de prévention et des politiques de faible portée, averti l'organisation basée à Genève.

D'après le rapport, en 2005, la consommation mondiale équivalait à 6,13 litres d'alcool pur par personne âgée de plus de 15 ans. L'analyse des données entre 2001 et 2005 a montré que, dans les pays des Régions OMS des Amériques, de l'Europe, de la Méditerranée orientale et du Pacifique occidental la consommation était restée relativement stable pendant cette période.

Mais «la consommation et l'usage nocif est en hausse dans les pays en développement, particulièrement en Afrique et Asie qui ont une règlementation moins contraignante», a déclaré le directeur du département de l'OMS pour la santé mentale et les abus de substances psychoactives, Shekhar Saxena.

Près de 4% des décès dans le monde sont liés à l'alcool, selon l'OMS. La plupart des décès liés à l'alcool résultent de traumatismes, du cancer, de maladies cardio-vasculaires et de la cirrhose du foie.

Au plan mondial, 6,2% des décès d'hommes sont liés à l'alcool contre 1,1% des décès de femmes.

En 2010, l'OMS est parvenue après des années de tergiversations à adopter une stratégie visant l'usage abusif de l'alcool, notamment parmi les jeunes.

Environ 320 000 d'entre eux âgées de 15 à 29 ans en sont morts en 2004 (9% de la mortalité totale dans ce groupe d'âge), selon l'OMS.