«Maintenant je vis...et je me remercie». À 44 ans, elle a déjà traversé trois cancers du sein, passé par-dessus la chimiothérapie, la radiothérapie, l'hystérectomie, mais surtout réussi l'insurmontable, garder espoir.

En 2000, Johane Levac, alors âgée de seulement 33 ans, apprend qu'elle souffre d'un premier cancer du sein. Ses deux filles, Élizabeth et Laurence, sont âgées de 4 et 6 ans.

«Mon histoire est en fait une histoire d'amour. Je ne voulais pas me lever le matin et avoir l'air souffrant. Je sortais donc du lit chaque matin pour peigner mes filles, pour me maquiller, et pour faire des projets. Je ne voulais pas dire que j'étais malade puisque selon moi, à partir du moment où le cancer est diagnostiqué, vous êtes en traitement, donc, en guérison. J'ai passé une partie de ma vie en guérison», explique Mme Levac.

Après sept ans de rémission, le cancer refait surface, entre ses côtes. Ses filles, alors adolescentes, tentent de garder le sourire en supportant leur mère. «Oui, c'était un drame, mais nous nous sommes tout de même donné la permission de rire. Mes filles m'ont rasé la tête et on a transformé cette deuxième perte de cheveux en une forme de jeu, pour faire passer l'épreuve», raconte la jeune femme à la voix rieuse.

Le cancer est alors devenu partie prenante du quotidien. La vie suivait son cours, entre les traitements, pour faire place à des projets, pour dissiper les craintes. «Mes filles voyaient leurs amis, et même si j'ai été extrêmement bien entourée, je me sentais parfois très seule, alors j'ai décidé de me mettre à écrire. Je devais prendre conscience de ce qui m'arrivait et me convaincre que c'est moi qui devait passer au travers de cette épreuve, et que ma famille ne devait pas me servir de béquille».

Fatiguée, mais heureuse d'avoir surmonté psychologiquement, et physiquement cette seconde récidive, la résidente de Les Cèdres reçoit un troisième diagnostic dévastateur en 2009. Cette fois, le crabe est allé se loger sous ses aisselles. Johane refuse alors de baisser les bras, et n'a d'autres choix que d'accepter le fait qu'elle devra vivre avec l'incertitude et la maladie pour une troisième fois.

Mme Levac continuera à écrire, pour se libérer, pour coucher sur papier ses idées, noires parfois, mais profondément réalistes, et pour passer au travers de chaque nouvelle journée.

De ces écrits libérateurs est né Mon grain de sable, un recueil de réflexion sur sa vie et sur son attitude face à la maladie. Publié aux éditions Vaudreuil, cet ouvrage est touchant de sincérité et démontre la bataille mais surtout l'héroïsme d'une mère, qui a réussi à combattre trois fois son plus redoutable ennemi.

Johane teste présentement un nouveau médicament, dont la vente est pour l'instant interdite au Canada, et les résultats sont surprenants, et encourageants. Elle se sent bien, arrive à profiter pleinement de ses journées et espère être enfin totalement guérie. «Le petit Prince prenait soin de sa rose, mais moi, j'ai pris soin de mon grain de sable. J'ai apprivoisé non pas la maladie, mais mon état d'âme», conclue la rescapée dans son livre.

La totalité de l'argent amassé par la vente du livre sera remise au Centre du Sein de l'Hôpital Royal Victoria. Pour commander le livre: johanel08@hotmail.fr

Le livre Mon grain de sable, publié aux éditions Vaudreuil.