Huit types de papillomavirus humains (VPH) sont responsables de plus de 90% de tous les cancers du col de l'utérus dans le monde, selon la plus vaste étude sur les génotypes VPH réalisée à ce jour, mise en ligne lundi par The Lancet Oncology.

Parmi les huit types de VPH identifiés comme les plus à risque, trois (16, 18 et 45) sont les plus fréquents, les types 16 et 18 étant déjà la cible des deux vaccins contre les papillomavirus actuellement sur le marché (Gardasil de Sanofi Pasteur MSD et Cervarix de GlaxoSmithKline).

Transmis par contacts sexuels, le VPH, identifié par le prix Nobel de médecine 2008 Harald zur Hausen, est très répandu et très contagieux. D'après les estimations, 70% des personnes sexuellement actives y sont exposées à un moment de leur vie, le plus souvent à l'adolescence ou au début de leur vie adulte.

Heureusement, le papillomavirus est éliminé naturellement dans la très grande majorité des cas. Mais dans 3 à 10% des cas, l'infection au VPH persiste et peut entraîner chez la femme des lésions du col de l'utérus, qui peuvent ensuite progresser vers un cancer.

Le nombre de décès dûs au cancer du col de l'utérus est estimé en 2010 à près de 328 000. 80% des cas surviennent dans les pays en développement.

Plus de 118 types différents de papillomavirus humains ont été identifiés, dont une quarantaine responsables d'infections de l'appareil génital féminin et 12 pouvant amener au développement d'un cancer.

Une équipe internationale conduite par Silvia de Sanjosé (Institut catalan d'oncologie, Barcelone, Espagne) a étudié des échantillons de 10 575 cas de cancers invasifs du col de l'utérus, diagnostiqués entre 1949 et 2009, collectés dans 38 pays de tous les continents.

Les types 16, 18, 45, 33, 31, 52, 58 et 35 ont été identifiés comme les huit VPH les plus fréquents (dans un ordre décroissant). Les VPH 16, 18 et 45 étaient retrouvés dans 75% des carcinomes épidermoïdes et dans 94% des adénocarcinomes (respectivement première et deuxième formes les plus fréquentes du cancer du col de l'utérus).

Le cancer du col de l'utérus peut être dépisté grâce au frottis cervical, réalisé lors d'un examen gynécologique.