Les Québécois aiment le vin et toutes les occasions sont bonnes pour ouvrir une bouteille. Particulièrement chez les hommes, qui trouvent en moyenne 109 occasions de trinquer chaque année, comparativement à 95 pour leurs semblables des autres provinces, révèle une étude pancanadienne menée par des chercheuses montréalaises et dont les résultats ont été dévoilés hier.

Si toutes les occasions sont bonnes pour boire, les Québécois se démarquent également des gens des autres provinces par leur consommation modérée. En bonne compagnie, donc socialement. Et surtout à l'occasion d'un bon repas (6 fois sur 10). En moyenne, les Québécois boivent 3,2 verres par jour, tandis que les femmes disent boire 2,2 consommations par jour, pour des moyennes canadiennes respectives de 3,3 et 2,2 verres.

Pour en arriver à ces conclusions, l'étudiante au doctorat de l'Université de Montréal, Catherine Paradis, épaulée par les experts Andrée Demers et Élyse Picard, a analysé les habitudes de consommation de 10 466 consommateurs d'alcool, âgés de 18 à 76 ans, dans tout le pays. L'enquête téléphonique a eu lieu de janvier 2004 à janvier 2005. Mme Paradis explique que, selon les provinces, on retrouve trois penchants pour l'alcool: le vin, la bière et les spiritueux.

Wet&Dry

À ce chapitre, les buveurs de l'Atlantique disent que plus d'une fois sur deux (59%) ils choisissent de décapsuler une bière. En Saskatchewan, où la bière est moins prisée, les répondants ont dit qu'une fois sur trois, ils se servent un verre de spiritueux, spécialement à l'heure des repas. Les Québécois font bande à part en optant pour un verre de vin une fois sur trois et, seulement une fois sur dix, pour un spiritueux.

«On a deux cultures de buveurs au Canada, constate la chercheuse, Catherine Paradis. Au Québec, on fait partie de la culture wet, dite méditerranéenne. Cette tendance est la même en Ontario et en Colombie-Britannique. Mais dans les Maritimes et dans les Prairies, les gens préfèrent la bière et les spiritueux. Dans leur cas, on parle donc d'une culture dry, en référence à la période de prohibition.»

Cette étude quantitative pourrait ouvrir la voie à une autre étude qui expliquerait plus en profondeur les différences les habitudes de consommation des Canadiens.

Les résultats de cette étude sont publiés dans la Revue canadienne de santé publique. Ils serviront de base aux provinces pour établir des politiques relatives à l'alcool.