Les mères qui consomment plus de 4,5 verres d'alcool par semaine pendant la grossesse pourraient altérer la fertilité future de leurs fils, avance une recherche présentée mardi à Rome lors d'un congrès sur la fertilité.

L'étude danoise, qui doit être vérifiée par des recherches complémentaires, a été présentée au congrès annuel de la Société européenne de reproduction humaine (ESHRE) et publiée simultanément dans son journal Human Reproduction.

Lorsque les mères ont bu 4,5 verres ou plus par semaine pendant leur grossesse, la teneur en spermatozoïdes du sperme de leurs fils, mesurée vingt ans plus tard, est plus basse d'un tiers par rapport à celui d'hommes non exposés à l'alcool in utero.

À l'inverse, avec une consommation de moins de 2 verres/semaine pendant la grossesse, le volume du sperme et la concentration en spermatozoïdes sont plus élevés, selon l'étude dirigée par le Dr Cecilia Ramlau-Hansen (université d'Aarhus, Danemark).

Mais ce résultat pouvant être biaisé (par exemple par une déclaration inexacte de la consommation d'alcool par la mère) il n'est pas possible d'en tirer des conclusions, estime-t-elle.

Un verre contient 12 grammes d'alcool, soit l'équivalent d'une bière (330 ml), d'un petit verre (120 ml) de vin ou de spiritueux (40 ml).

«Notre étude montre une association entre une consommation modérée d'alcool (4 à 5 verres par semaine) durant la grossesse et les plus basses concentrations en spermatozoïdes», indique Mme Ramlau-Hansen.

Mais elle ne permet pas d'affirmer que l'alcool en est la cause et de plus amples recherches sont nécessaires avant d'établir un lien causal, souligne-t-elle dans un communiqué de l'ESRHE.

L'étude concerne 347 garçons dont les mères ont répondu à un questionnaire sur leur santé et leur mode de vie pendant leur grossesse. Suivis entre 2005-2006 alors qu'ils étaient âgés de 18 à 21 ans, les garçons étaient répartis en quatre groupes selon le degré d'exposition : le moins exposé (consommation maternelle de moins d'un verre par semaine) a servi de point de comparaison avec les trois autres (respectivement 1 à 1,5 verre par semaine, 2 à 4 verres, ou 4,5 ou plus).

Si l'impact de la consommation maternelle d'alcool sur le sperme des fils était confirmé, cela pourrait contribuer à expliquer la baisse de qualité du sperme observée ces dernières décennies, avance-t-elle alors que la pollution (pesticides et autres perturbateurs endocriniens) sont plus souvent mis en cause.