L'un des effets secondaires les plus courants des médicaments contre la maladie de Parkinson est la dyskinésie, qui provoque des mouvements involontaires du corps, notamment des bras.

Certains patients y sont particulièrement susceptibles à cause de prédispositions génétiques.

Si ces caractéristiques génétiques étaient bien définies, on pourrait détecter à l'avance les patients les plus vulnérables à la dyskinésie et leur donner des doses de médicaments plus faibles.

 

C'est la promesse de la pharmacogénomique, type de traitement ciblé qui permet de tenir compte des différences individuelles des patients.

«Nous avons plusieurs pistes pour traiter des formes particulières de la maladie de Parkinson sur la base des particularités génétiques», explique Luigi Grimaldi, neurologue de l'Institut scientifique San Raffaele à Milan, qui a publié une étude sur la pharmacogénomique du parkinson dans l'European Journal of Pharmacology.

Traitements préventifs

«On peut même penser à des traitements préventifs avant l'apparition de signes cliniques de la maladie, dit-il. Les symptômes ne deviennent évidents qu'après la perte de 80% de certaines réserves de dopamine, alors ce serait vraiment intéressant.»

La pharmacogénomique est déjà utilisée dans le traitement d'autres maladies.

Le cas le plus célèbre est celui de l'herceptine, médicament contre le cancer du sein qui n'est réellement efficace que si la patiente a des caractéristiques génétiques précises.

Comme il faut passer un test génétique avant de recevoir l'herceptine, son adoption a été plus lente que pour d'autres médicaments.

On peut aussi citer le cas du bidil, médicament contre les maladies cardiovasculaires prescrit aux patients noirs, quoique, dans ce cas, on ne fait pas de test génétique - la couleur de la peau sert d'indicatif des caractéristiques génétiques.

La pharmacogénomique ciblera au départ des formes particulières et plus rares de la maladie de Parkinson, comme celles qui frappent à un âge plus jeune, dit le Dr Grimaldi.

«Les formes héréditaires ne constituent qu'une minorité de l'ensemble des patients, mais leur étude a été et sera très importante pour la compréhension des mécanismes de la maladie», explique-t-il.

Quatre nouveaux gènes

Au début de l'année, une équipe européenne dirigée de Munich a découvert quatre nouveaux gènes liés au parkinson, relançant l'espoir de mettre au point des thérapies et des mesures préventives individualisées basées sur des analyses génétiques.

À partir de trois cohortes de patients atteints de la maladie en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne, les chercheurs ont constaté que certaines caractéristiques de gènes participant à la métabolisation de la vitamine B6 augmentent le risque d'avoir la maladie.

La vitamine B6 participe à la production de la dopamine, molécule essentielle au cerveau qui disparaît chez les patients atteints de parkinson.

D'autres études ont comparé, par imagerie médicale, le fonctionnement du cerveau de jumeaux dont certains avaient la maladie et d'autres non.

Certaines conclusions des études génétiques sont surprenantes.

En 2006, des épidémiologistes australiens ont constaté qu'un gène de métabolisation de la nicotine est aussi lié à la maladie de Parkinson.

Cela explique pourquoi les fumeurs sont relativement protégés contre la maladie. Les versions du gène qui permettent une métabolisation rapide de la nicotine sont associées à un risque accru de parkinson.