Le curcuma, utilisé de longue date comme anti-inflammatoire par la médecine ayurvédique, pourrait aider à traiter les maladies des voies biliaires, qui conduisent souvent à la cirrhose, selon une étude conduite par des chercheurs européens et américains.

Cette épice, cultivée dans plusieurs pays d'Asie, est un des ingrédients du curry, mélange d'épices qui fait la marque de la cuisine indienne. On l'appelle aussi safran des Indes. Parmi les vertus multiples attribuées au curcuma, des recherches antérieures ont déjà établi ses qualités anti-inflammatoires et antioxydantes, qui en font un allié dans la lutte contre nombre de maladies.Une équipe de chercheurs autrichiens et texans a voulu établir si ces vertus anti-inflammatoires s'appliquaient aux maladies des voies biliaires, dont l'obstruction augmente fortement le risque d'apparition de la cirrhose et contre lesquelles le seul recours est la greffe.

Ils ont donc modifié génétiquement des souris pour rendre leur foie malade d'une inflammation chronique. A un groupe des souris ils ont fait ingérer du curcuma pendant quatre à huit semaines, tandis que les autres étaient soumises à un régime normal.

Ils ont constaté que le curcuma, en intervenant dans le processus inflammatoire, avait permis de «réduire de façon significative» les dommages au foie mais aussi le blocage du canal biliaire, en agissant sur l'inflammation des cholangiocytes, les cellules qui tapissent le conduit.

Cela valait aussi bien pour les souris ayant absorbé du curcuma pendant quatre semaines que pour celles en ayant absorbé pendant deux fois plus longtemps.

Ces résultats, selon les chercheurs, pourraient «fournir une approche thérapeutique prometteuse».

Cette étude, conduite sous l'autorité de Michael Trauner, professeur de médecine interne à l'université médicale de Graz (Autriche), est publiée dans Gut, un des journaux publiés par l'association médicale britannique (BMA).