Des chercheurs avancent que les aînés qui prennent des médicaments pouvant avoir des effets sédatifs sont plus à risque de tomber.

Des chercheurs de l'université de la Colombie-Britannique ont découvert que les personnes âgées de plus de 65 ans prenant des antidépresseurs, des antipsychotiques et certains somnifères sont 1,5 fois plus à risque de faire une chute que celles ne consommant pas ces médicaments.L'auteur en chef de l'étude, le docteur et pharmacien Carlo Marra, estime qu'un Canadien sur trois de plus de 65 ans vivant en société tombe chaque année. Cette proportion grimpe à 40 pour cent pour les personnes de plus de 80 ans, selon lui.

«Les conclusions de l'étude renforcent la nécessité de l'utilisation judicieuse des médicaments pour les aînés à risque de tomber, a-t-il fait valoir. Des solutions plus sûres, comme la consultation ou des médicaments ayant moins d'effets sédatifs ou consommés durant moins longtemps, pourraient être plus appropriées dans certaines situations.»

Le coauteur John Woolcott estime, quant à lui, que parmi les autres solutions se trouve l'implantation d'un programme d'exercice destiné à améliorer la force, l'équilibre et la flexibilité des aînés.

Selon lui, il serait également possible d'aménager les maisons afin d'empêcher les chutes, en installant, par exemple, des garde-corps, de l'éclairage adéquat et en retirant les petits paillassons et les tapis.

«Nous savons que les aînés tombent, et nous savons que la population de personnes âgées s'accroît, alors le problème des chutes est de plus en plus important, a affirmé M. Woolcott lundi depuis Vancouver. Les coûts liés aux chutes sont assez significatifs, et les conséquences d'une chute peuvent s'avérer très dévastatrices pour un aîné.»

Une chute pour une personne âgée n'est pas un incident anodin. Des statistiques démontrent en effet que 90 pour cent de toutes les fractures de la hanche sont causées par des chutes. Et parmi les aînés vivant en société qui se fracturent une hanche, un sur cinq en mourra, et 15 pour cent devront être transférés dans un établissement de soins à longue durée.

Un lien entre les chutes et les médicaments pouvant avoir des effets sédatifs a été le plus fortement établi avec les antidépresseurs. D'importants liens entre les chutes et les antipsychotiques et les benzodiazépines comme le Valium ont également été établis.

L'analyse des chercheurs, effectuée à partir de données groupées de 22 études internationales, a été publiée lundi dans la revue Archives of Internal Medicine.