Les médecins de famille canadiens se préparent pour la situation où leurs salles d'attente se rempliraient de patients susceptibles d'être atteints de la grippe A(H1N1). Si le nombre des cas atteint les proportions d'une pandémie, ils préviennent qu'ils ne seront peut-être pas capables de faire face à la situation seuls.

La semaine dernière, l'Organisation mondiale de la santé et d'autres instances publiques ont fait savoir que le nouveau virus avait le potentiel de déclencher une pandémie.

à Toronto, le docteur Val Rachlis, qui fait partie du comité de planification en cas de pandémie de la région, soutient que la possibilité que les médecins de famille se retrouvent débordés par une pandémie fait l'objet de discussions depuis les cinq dernières années. Cela a toujours fait partie des scénarios envisagés, assure-t-il.

Dans de telles circonstances, le plan en cas de pandémie prévoit l'ouverture de cliniques spéciales, où seraient centralisés les cas de grippe.

À Halifax, le docteur Stewart Cameron, qui dirige deux cliniques médicales, a indiqué qu'advenant l'arrivée d'un nombre beaucoup plus important de patients infectieux, les médecins des deux cliniques, qui reçoivent environ 30 000 patients par an, ne pourraient pas s'occuper des cas de grippe tout en continuant de traiter leurs patients.

Le médecin presse l'autorité régionale de la santé de Halifax de mettre sur pied une clinique spéciale d'évaluation des patients pour le cas où le nombre de cas augmenterait substantiellement. Une telle clinique existe déjà dans le centre de la province.

À Vancouver, selon la docteure Shamim Jetha, les médecins de famille sont inquiets de ce qui pourrait se passer au cours des semaines et des mois à venir si le nombre de cas de grippe A(H1N1) continue de grimper, ou si les cas de grippe, jusqu'à présent bénins au Canada, deviennent plus graves.

D'autres provinces ont aussi débattu de la possibilité de mettre sur pied des centres spécifiquement axés sur les cas potentiels de grippe porcine, pour éviter que les omnipraticiens et les urgences des hôpitaux ne soient débordés.